TOTALFINAELF
Il aura fallu attendre longtemps. Alors qu’Info
Birmanie, et d’autres, dénoncent depuis des années
la complicité des dirigeants de Total avec les généraux
birmans, c’est seulement aujourd’hui, avec la plainte
déposée par Maître William Bourdon fin août
auprès du tribunal de Nanterre, que la presse semble
véritablement s’intéresser à ce qui
constitue pourtant des accusations très graves à
l’encontre d’une entreprise française. Longtemps,
les journalistes se seront retranchés derrière
des questions qui, pour autant qu’elles soient fondées,
cachaient mal une certaine crainte à affronter le géant
de front. On aura entendu bien des " est-on vraiment sur
? ", "a-t’on des preuves ", " c’est
compliqué ", etc… Mais enfin réjouissons
nous (si l’on peut dire), une chance s’offre à
la justice française de dire que l’on ne peut pas
faire n’importe quoi, fut-ce à l’autre bout
du monde. Il faut encore pour cela que le parquet reçoive
la plainte et désigne un juge.
Alors peut-être Monsieur Desmarest ne pourra plus se contenter
d’évacuer la question comme il le fait depuis des
années que des membres de notre association vont la lui
poser en assemblée générale. Il n’est
en effet plus temps de dire que " TOTALFINAELF ne fait
pas de politique et n’intervient pas dans la politique
intérieure birmane ". L’exemple d’Unocal
devrait d’ores et déjà l’inciter à
réfléchir.
UNOCAL
Alors
que les Etats-Unis se demandent depuis une dizaine d’années
s’il convient de tenter de mettre la pression sur le régime
birman au travers de politiques d’"engagement constructif"
ou au contraire en l’isolant politiquement et économiquement,
une récente décision de justice pourrait venir
trancher la question. Le 18 septembre dernier, la neuvième
cour d’appel de Los Angeles a estimé que le géant
pétrolier Unocal pouvait être poursuivi pour de
graves atteintes aux droits de l’homme commis à
l’encontre de villageois par des militaires birmans chargés
de surveiller la construction du pipe-line Yadana, également
en cause dans l’affaire précédemment citée
concernant TOTALFINAELF. Rappelons que cette dernière
avait échappé à la justice américaine
grâce à une pièce versée par le Quai
d’Orsay demandait au juge américain de ne pas poursuivre
la compagnie petrolière pour " ne pas nuire aux
intérêts économiques de la France puisque
Total est une compagnie de droit français ".
LE
CONGRES AMERICAIN CONDAMNE LA JUNTE
BI WEEKLY NO. 100 19 sept- 25 sept 2002
Neuf membres du congrès américain ont sévèrement
critiqué le régime birman cette semaine, et ont
appelé à des changements rapides devant aboutir
à l’établissement de la démocratie,
à l’occasion du 14° anniversaire de la répression
sanglante de 1988. Les élus ont condamné les atteintes
aux droits de l’Homme, notamment les viols, la torture
et l’emprisonnement de prisonniers politiques, ajoutant
que l’attente n’avait déjà été
que trop longue pour le peuple birman, et qu’une pression
plus forte devait être mise sur la junte. Il est à
noter que plusieurs d’entre eux font partie de la commission
affaires étrangères du congrès.
L’EXPERT DES NATIONS UNIES AUSSI
EBO- Burma news 29 septembre 2002
Paulo Sergio Pinheiro, expert des Nations Unies sur les droits
de l’Homme en Birmanie, a indiqué dans un rapport
daté du 27 septembre que " Le peuple birman souffre
de difficultés économiques et de continuelles
violations des droits de l’Homme qui ne pourront cesser
que si le gouvernement coopère avec tous les acteurs
de la société ", ajoutant que les facteurs
politiques et économiques menaient le pays vers une crise
humanitaire. " La pauvreté est généralisée,
le déficit se creuse, les ressources énergétiques
manquent, l’éducation reste difficile et les problèmes
liés au sida et à la drogue progressent ",
dit également ce rapport qui devrait être présenté
a l’Assemblée Générale des Nations
Unies lors de la prochaine cession.
LA
DEMOCRATIE VIENDRA
Voice of America, 20 Septembre
C’est du moins ce que dit le ministre birman des affaires
étrangères, U Win Aung. S’adressant aux
Nations Unies, il a affirmé que le gouvernement militaire
comptait introduire le multipartisme en Birmanie, mais qu’aucun
agenda de reformes démocratiques n’avait encore
été mis en place. Ce discours survient alors que
l’impatience grandit au sein de la communauté internationale.
UN
MINISTRE AUSTRALIEN EN BIRMANIE…
Agence France-Presse, 25 Septembre
C’est dans ce climat que le ministre australien
des affaires étrangères arrive en Birmanie ce
mercredi 2 octobre. Alors qu’aucun ministre australien
ne s’etait rendu en Birmanie depuis 20 ans, Alexander
Downer souhaite que cette visite lui permette " d’obtenir
des informations de première main sur la situation actuelle
du pays, notamment du point de vue humanitaire, et d’affirmer
le soutien australien au processus de réconciliation
politique, et à un meilleur respect des droits de l’Homme
". Pour ce faire il devrait rencontrer Aung San Suu Kyi
et des représentants de la junte.
QUI
RECOIT DES RECOMMANDATIONS DES DEMOCRATES
La Ligue Nationale pour la démocratie (NLD),
le All Burma Student’s Democratic Front (ABSDF), le Democratic
Party for a New Society (DPNS) et le Network for Democracy and
Development (NDD) ont adressé des recommandations au
ministre Australien des affaires étrangères avant
sa visite à Rangoun. En substance, les démocrates
birmans lui demandent de repenser l’aide accordée
au régime birman par l’Australie, de faire pression
sur la junte pour qu’elle entame un véritable dialogue
avec Aung San Suu Kyi (tout en le félicitant de son initiative
de rencontrer le prix Nobel de la paix), avant de lui souhaiter
que son voyage soit fructueux. Nous tenons l’intégralité
de ce texte (en anglais) à la disposition de ceux de
nos lecteurs qui nous le demanderaient.
QUATORZIEME
ANNIVERSAIRE DE LA NLD
BI WEEKLY NO. 100 19 au
25 septembre 2002
Lors d’un bref discours marquant le quatorzième
anniversaire de la NLD, Aung San Suu Kyi a de son coté
demandé à la junte de coopérer sans plus
attendre avec son parti " pour le bien du pays et de son
peuple ". La cérémonie réunissait
quelques 400 membres de la NLD et d’autres partis d’opposition,
des diplomates européens, américains, japonais,
Coréens, et des représentants des Nations Unies.
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