Un
livre sur les femmes de Birmanie
Birmanie côté femmes, Claude DELACHET-GUILLON
Editions Olizane, Suisse, 18 euros.
Claude DELACHET-GUILLON, présidente du COSEFEB (comité
de soutien aux femmes et enfants de Birmanie), publie un ouvrage
passionnant qui nous en apprend beaucoup sur les femmes, le
Bouddhisme, et la société birmane dans son ensemble,
tout en replaçant son analyse dans le contexte de la
dictature. Un livre à recommander à ceux qui connaissent
le problème birman comme à ceux qui voudraient
s’y intéresser. A noter que France Culture consacrera
une émission à ce livre samedi 19 octobre de 12h
à 12h30.
" Depuis de nombreuses années, l’opposition
à la dictature militaire en Birmanie est incarnée
par Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991. De manière
moins visible, des millions de femmes birmanes luttent pour
le droit d’exister dans la dignité, au sein d’une
société caractérisée par l’arbitraire
d’un régime dirigé par des hommes.
L’auteure, familière de la Birmanie, leur donne
ici la parole, qu’elles soient opposantes actives à
la junte, épouses-victimes ou femmes répudiées.
Elle décrit la situation des très nombreuses réfugiées
appartenant à des ethnies minoritaires qui ont du fuir
les exactions de la soldatesque birmane et survivent dans des
camps sur la frontière birmano-thai.
Eclairés par leur contexte historique et social, ces
textes poignants évoquent le quotidien et mettent en
lumière les combats et la générosité
de ces femmes. Ils appellent à une réflexion plus
profonde sur les valeurs de nos sociétés. Claude
DELACHET-GUILLON a travaillé en Birmanie de 1968 à
1972. De cette expérience est né un premier livre,
Daw Sein ou les 1 000 vies d’une femme birmane ".
Prisonniers
politiques
Source
: Reuters, 5 octobre 2002
Les militaires birmans ont arrêté 30 opposants
au régime le lendemain même de la visite du ministre
Australien des Affaires Etrangères, Alexander Downer.
Celui-ci avait placé sa visite sous le signe d’une
volonté de pas qui pourraient être faits vers la
démocratie. Pour la Free Burma Coalition, basée
à Washington, il s’agit clairement pour la junte
de maintenir la pression sur ceux qui voudraient participer
à un début de débat démocratique
en Birmanie.
Position Européenne
" Déclaration relative aux arrestations politiques
en Birmanie faite par la présidence de l’UE au
nom de ses membres (11 octobre 2002).
L’Union Européenne note avec beaucoup d’inquiétude
les récentes détentions et arrestations d’ordre
politiques en Birmanie/Myanmar, et notamment celles de plusieurs
étudiants en août, et de trente personnes fin septembre.
L’UE, comme les membres de l’Assemblée Générale
des Nations Unies et la commission des Droits de l’Homme
des Nations Unies, a de nombreuses fois appelé à
la libération de tous les prisonniers politiques en Birmanie/Myanmar.
L’UE a salué la libération de plus de 300
prisonniers politiques ces dix-huit derniers mois. Cependant
ces modestes progrès sont sapés par de nouvelles
arrestations totalement injustifiées. L’UE appelle
les autorités de la Birmanie/Myanmar à cesser
immédiatement les arrestations et détentions d’ordre
politiques. Elle les appelle également à profiter
des visites du rapporteur spécial des Nations Unies pour
les Droits de l’Homme pour faire les progrès urgents
qui s’imposent pour la promotion d’une réconciliation
nationale, le respect des Droits de l’Homme et le retour
à la démocratie".
Cette déclaration ne dit pas si l’UE, qui souhaite
que ces appels soient entendus, finira par entendre celui du
prix Nobel de la paix pour que des sanctions économiques
soient prises à l’encontre du pouvoir militaire…
Réforme politique et crise humanitaire
Source
: EBO 13 octobre 2002
Dans une interview accordée à l’ONG Altsean
Burma, Aung San Suu Kyi a répété que la
solution à la crise humanitaire viendrait d’une
meilleure gouvernance, et pas d’une quelconque aide étrangère.
Aung San Suu Kyi a toujours privilégié les sanctions
économiques contre la junte militaire qui dirige son
pays, contre la pratique de certains pays d’un "
engagement constructif ".
Elle semblait avoir assoupli sa position ces derniers temps,
déclarant même en Août au Premier ministre
japonais que pour elle une aide humanitaire etait envisageable,
tant que des mesures etaient prises pour s’assurer que
la population serait la véritable bénéficiaire
de cette aide. Elle démontre par cette déclaration
que ses priorités n’ont pas changées. Par
ailleurs, le leader de l’opposition birmane a dénoncé
la politique Australienne d’aide à la Birmanie,
la décrivant comme une perte d’argent pour les
Australiens.
Elle a réaffirmé l’importance d’une
unité de la communauté internationale dans la
dénonciation de la junte, et dans l’application
de sanctions économiques.
Des opposants détenus au secret pour
possession de journaux interdits
RSF
10 octobre
Reporters sans frontières et la Burma Media Association
ont dénoncé l'arrestation de plusieurs dizaines
d'opposants impliqués dans la diffusion de journaux interdits
par la junte. Certains sont détenus au secret depuis
plus de dix jours.
"Alors que dix-huit prisonniers politiques ont été
libérés au mois de septembre, cette nouvelle vague
de répression témoigne de l'hostilité du
régime militaire à l'encontre du pluralisme de
l'information. Il est intolérable que des dizaines de
Birmans soient emprisonnés pour le simple fait d'avoir
lu ou distribué un journal", ont déclaré
Robert Ménard, secrétaire général
de Reporters sans frontières, et U Thaung, président
de la Burma Media Association, dans une lettre adressée
au ministre birman de l'Intérieur, le lieutenant-général
Tin Hlaing.
Les deux organisations ont demandé la libération
de toutes les personnes emprisonnées pour possession
de publications d'opposition. "La fin de la censure et
des restrictions à l'encontre des publications d'opposition
seraient un geste d'ouverture sans précédent en
Birmanie", ont souligné MM. Ménard et U Thaung.
Par ailleurs, Reporters sans frontières et la Burma Media
Association ont demandé au ministre de l'Intérieur
de tout mettre en ?uvre pour que le gouvernement permette à
la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de lancer
un journal. La junte militaire n'a jamais répondu à
la demande formulée, en mai 2002, par Aung San Suu Kyi,
secrétaire générale de la LND, d'une licence
de publication.
Le 25 septembre 2002, une trentaine d'activistes, pour la majorité
d'anciens prisonniers politiques, ont été arrêtés
et interrogés par les services de sécurité
pour possession de publications d'opposition, notamment le journal
Khit Pyaing (Nouvelle Ere, publié en Thaïlande).
Selon le magazine Irrawaddy (basé en Thaïlande),
il s'agit d'une stratégie d'intimidation des services
secrets militaires (MIS) pour empêcher les opposants d'accéder
aux publications interdites. A ce jour, plus d'une douzaine
de personnes sont toujours détenues au secret.
Selon Reporters sans frontières et la Burma Media Association,
près d'une quarantaine de personnes ont été
arrêtés ces deux dernières années
pour avoir distribué ou lu un journal d'opposition imprimé
en Thaïlande. Certains ont été torturés
et condamnés à de lourdes peines de prison pour
ce seul délit.
En juillet 2002, Aung Thein et Kyaw Naing Oo, deux membres de
la branche jeunesse de la Ligue nationale pour la démocratie
(LND), ont été arrêtés et condamnés
à une peine de trois ans de prison pour possession d'exemplaires
de Khit Pyaing. Ils auraient été roués
de coups lors de leur arrestation.
Le 12 février 2002, Ko Tin Saw, alias Tharkhan, a été
arrêté au marché de Bayintnaung à
Kawthaung (est du pays), alors qu'il revenait de Ranong (Thaïlande).
Pris en possession d'un téléphone mobile et du
numéro de février du journal Khit Pyaing, il a
été accusé d'envoyer des informations aux
radios étrangères. Le jour même, Ko Tin
Saw a été emmené à la base n°3
des services secrets à Kawthaung, où il aurait
été torturé lors de son interrogatoire.
En 1999 et 2000, sept membres du réseau clandestin de
distribution de la revue interdite Mojo, publication liée
à la LND, ont été arrêtés.
Il s'agit de Mg Hla Soe, Ko Win Naing, Mg Kyaw Wae Soe, Joseph,
Tint Wae, Ko Myo et Ma Htay Htay. La plupart d'entre eux ont
été condamnés à sept ans de prison
pour avoir distribué ce mensuel d'opposition imprimé
en Thaïlande, et aujourd'hui disparu. Trois mille exemplaires
étaient régulièrement destinés à
la Birmanie.
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