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de documents
Info Birmanie collabore avec l'association Khiasma à
un projet de livre sur la Birmanie. Ce livre, dont la sortie
est prévue pour mars 2003, regroupera des témoignages,
de courtes bandes dessinées et des éléments
d'information générale.
Vous en saurez plus en consultant le site Internet du projet
: www.birmanie.org http://www.birmanie.org
Des besoins urgents de documentation photographique nous amènent
à vous demander aujourd'hui votre contribution (pour
ceux qui seraient allés en Birmanie, ou posséderaient
des documents utiles). Une liste suit, regroupant ce que sont
précisément ces besoins.
Il est à préciser que la valeur esthétique
des photographies est de peu d'importance. Il s'agit de documentation
destinée aux auteurs de bande dessinée.
Voici la liste :
- aéroport de Rangoon
- Rangoon (vues d'ensemble, restaurants (de l'intérieur
surtout), intérieurs des habitations)
- militaires
- de hauts-gradés du SPDC priant dans une ou des pagodes
- intérieurs de pagodes (notamment Shwedagon)
- images de Manerplaw avant la chute
- Mandalay (non le site, mais la ville "normale" -
et notamment, habitations vues de l'intérieur)
- New Pagan
-images des travailleurs forcés ayant eu à rénover
les douves du palais de Mandalay
Si vous avez des documents susceptibles de nous aider, merci
de les faire parvenir à info birmanie en précisant
"documentation pour les bandes dessinées"
Merci d'avance.
Frédéric Debomy
membre du bureau d'Info Birmanie et responsable du projet "Birmanie,
la peur est une habitude" au sein de l'association Khiasma.
Aung
San Suu Kyi, l’interview
Source : Asia Tribune
Au moment où le leader des démocrates birmans
termine une visite de quatre jours en dehors de Rangoun, nous
vous livrons la traduction de l’interview qu’elle
a accordé ce mois-ci à Asia Tribune. Au cours
de cette visite, elle a rencontré la population de plusieurs
villes au nord de Rangoun, allant jusqu’à Tharawaddy
en compagnie du vice-président de la NLD, U Tin Oo et
d’autres membres de son parti. Il est prévu qu’elle
se rende en pays Chin d’ici la fin 2002 ou début
2003, accomplissant ainsi symboliquement le voyage qu’avait
prévu son père, avant d’être assassiné
Accroître l’aide, c’est la solution à
la crise humanitaire ?
Non, une meilleure gouvernance est la réponse à
la crise humanitaire.
Pensez-vous qu’accroître l’aide humanitaire
accordée à la Birmanie donnera une plus grande
marge de manœuvre à la société civile
?
Non, simplement parce qu’en renforçant l’aide
accordée au pays, vous ne faites rien pour sa société
civile. D’autres mesures doivent être prise pour
cela, comme faire pression pour que l’on instaure un véritable
pluralisme, car sans pluralisme il n’y a pas de société
civile forte.
Ceux qui comme vous sont prudents face à l’accroissement
de l’aide humanitaire sont souvent décrits comme
étant irresponsables, manquant de compassion, et faisant
passer la politique avant les vies humaines. Qu’en pensez-vous
?
Je pense que c’est un jugement hâtif. Je pensais
que les réactionnaires approuvaient que l’on soit
prudent. Il est étrange que les réactionnaires
disent aujourd’hui que la prudence est irresponsable.
Quand les gens pensent que vous en faites trop ils disent que
vous êtes irresponsables, mais quand ils pensent que vous
n’en faites pas assez, ils le disent aussi. On peut donc
dire que c’est un jugement très subjectif.
Ceux qui comme vous souhaitent poser des conditions à
l’aide sont-ils trop inflexibles ?
Trop inflexibles ? Pas du tout, justement parce que tout dépend
des conditions.
Si les conditions sont raisonnables, vous ne pouvez pas dire
qu’il y a inflexibilité.
Ceux qui à l’inverse soutiennent l’accroissement
de l’aide humanitaire disent que la crise humanitaire
ne peut pas attendre les changements politiques. Etes-vous d’accord
?
Je dirais que la Birmanie ne peut pas attendre les changements
politiques.
Les aides plus larges reçues par ses voisins sont parfois
citées pour justifier un accroissement massif de l’aide
accordée à la Birmanie. Cette comparaison est-elle
juste ?
Pas du tout. La différence est celle entre la Birmanie
et ses voisins politiquement.
Nous devons nous demander si cette différence justifie
une difference de traitement.
Quelles conditions sont nécessaires pour s’assurer
que l’assistance humanitaire profitera à la population
?
Je l’ai dit et répété ad nauseam,
la transparence et le contrôle indépendant.
Sans cela, il n’y a aucune assurance de ce que deviendra
l’aide. Elle peut ne pas servir la population, ou au contraire
servir à l’oppresser un peu plus. Sans ses conditions,
vous ne pouvez pas dire que l’aide aidera la population.
Si vous pouviez vous adresser à ceux qui décident
d’accroître l’aide, que leur diriez-vous ?
Je leur dirais que l’aspect le plus important dans cette
affaire c’est la bonne gouvernance. Une fois de plus,
sans cela, il n’y a aucune façon de s’assurer
que l’aide profitera à la population. Nous ne répéterons
jamais assez que la bonne gouvernance est la solution aux problèmes
de la Birmanie.
Quel type d’aide est-il important de soutenir à
l’heure actuelle ?
Il est possible qu’il y ait des formes d’aide humanitaire
que l’on puisse utiliser correctement parce qu’il
y a un contrôle et une transparence.
Vous pensez au sida/HIV ?
Il y a beaucoup à faire en la matière en effet
mais je ne crois pas qu’on doive focaliser sur ce problème,
parce qu’il y en a d’autres.
Vous avez également souvent dit que l’aide devait
profiter à la population et apporter la démocratisation.
On dit souvent que le commerce et l’aide permettent d’élargir
la classe moyenne, et conduisent à un besoin de démocratie,
ce qui justifierait un accroissement massif de l’aide
économique apportée à la Birmanie.
Etes-vous d’accord ?
Je ne crois pas qu’en créant une classe moyenne
on favorise la démocratie. Je crois au contraire qu’en
favorisant la démocratie on favorise l’épanouissement
de chacun. De bonnes reformes politiques mèneront à
de bonnes reformes économiques.
La CISL publie une "liste noire" de
325 entreprises en lien avec la Birmanie
Sources : AFP, 25 octobre 2002
Xinhua News Agency, 22 octobre 2002
La Confédération internationale des syndicats
libres (CISL) publie une "liste noire" actualisée
de 325 entreprises étrangères ayant des activités
"qui contribuent à soutenir le régime de
dictature brutal et répressif" en place en Birmanie.
Par rapport à sa liste précédente, la CISL
indique avoir ajouté 92 nouvelles compagnies, alors que
d'autres ont été retirées, de cette énumération
des "principaux investissements et autres formes de rapports
économiques" établis par des entreprises
en Birmanie. Parmi les nouveaux entrants, la CISL cite le groupe
britannique British American Tobacco (BAT), numéro deux
mondial du tabac, le constructeur automobile japonais Suzuki,
le groupe de distribution français Pinault-Printemps-Redoute
(PPR), le groupe de télécommunications thaïlandais
Shin Corporation et la compagnie aérienne autrichienne
Austrian Airlines. La CISL cite également dans son communiqué
les groupes coréens Hyundaï (automobile) et Daewoo
(conglomérat) et LG Electronics.
"Commercer avec la Birmanie revient à soutenir la
dictature militaire birmane", qui "accepte chaque
investissement direct étranger", estime le CISL,
ajoutant que "plusieurs entreprises" étrangères
"ont constitué des joint-ventures avec des sociétés
contrôlées par la junte". "Le régime
birman est directement responsable de l'utilisation croissante
du travail forcé et d'un grand nombre de graves violations
des droits de l'Homme, et est lourdement impliqué dans
le blanchiment d'argent et dans la production d'opium et d'autres
drogues interdites", explique la CISL. "Les preuves
des liens existants entre des compagnies étrangères,
la junte militaire" au pouvoir en Birmanie "et l'utilisation
du travail forcé ont été
détaillées dans un rapport de 350 pages présenté
par la CISL à l'Organisation internationale du travail
(OIT) la semaine dernière", explique la CISL. Il
est par ailleurs intéressant de savoir que les investissements
étrangers en Birmanie ont chuté de 96,59 pour
cent au premier semestre 2002 par rapport à la même
période l’année précédente.
Ils portent sur 1, 516 milliards de dollars, que l’on
ne pourra s’empecher de comparer aux 1,2 milliards de
dollars du contrat de TotalFinaElf…
A l’inverse, le nombre de touristes a augmenté
de 23,46 % dans la même période. En 2001, 278 951
touristes étrangers se sont rendus en Birmanie, d’après
les sources officielles. Dont bon nombre de Français.
Fin de la visite de l’expert des Nations
Unies
" Déclaration relative aux arrestations politiques
en Birmanie faite par la présidence de l’UE au
nom de ses membres (11 octobre 2002).
Concluant une visite de 10 jours en Birmanie, l’expert
des droits de l'homme de l'ONU a invité les autorités
birmanes à autoriser l'ouverture
d'une enquête digne de foi sur les violations des droits
de l'homme qui auraient été commises par des groupes
armés contre les minorités ethniques du pays.
Le Rapporteur spécial des droits de l'homme de l'ONU,
Paulo Sergio Pinheiro, a notamment invité le Gouvernement
de Rangoun à faire toute lalumière sur les accusations
de violences sexuelles commises dans l'Etat Shan, et à
permettre une présence substantielle du personnel de
la Croix rouge internationale dans les zones de conflit. Il
avait refusé de visiter le pays Shan, puisque ne pouvant
pas y circuler librement, ce qui lui a valu les félicitations
de l’opposition Shan. Il a également demandé
qu'une enquête soit ouverte concernant les allégations
de conscription forcée des enfants-soldats au Myanmar.
Au cours de sa visite dans le pays, le Rapporteur spécial
a rencontré des membres de la junte, de l'opposition,
ainsi que des représentants du système onusien
dans le pays. Il s'est également entretenu avec des prisonniers
politiques, et a visité plusieurs régions du pays.
Il s’est ensuite rendu en Thailande où il rencontré
des organisations Shan, notamment à propos du rapport
" licence to rape ", ainsi que l’envoyé
spécial du secretaire général des Nations
Unies Razali Ismael.
La
Birmanie a la plus grande armée d'enfants au monde
Source : AFP, 15 octobre 2002
Des enfants, dont les plus jeunes ont onze ans, sont enrôlés
de force dans l'armée de Birmanie, où ils sont
conduits à commettre des violations aux droits de l'Homme,
a accusé l'organisation de défense des droits
de l'Homme Human Rights Watch (HRW). Dans un rapport de 220
pages publié mardi et intitulé: "Mon fusil
était plus grand que moi: enfants soldats en Birmanie"
HRW estime que plus de 20% des 350.000 soldats servant dans
l'armée birmane ont moins de 18 ans. "La Birmanie
ne respecte pas bien les droits de l'Homme, mais quand il s'agit
des enfants-soldats, son cas est l'un des pires au monde"
a déclaré Jo Becker, directrice de la section
"Droits de l'enfant" de Human Rights Watch.
La grande majorité des enfants soldats sont enrôlés
dans l'armée nationale, mais des groupes armés
d'opposition les utilisent aussi, affirme le rapport. "L'armée
birmane a recours aux menaces, à l'intimidation et souvent
à la violence pour forcer de jeunes garçons à
devenir soldats", a ajouté Jo Becker. "Etre
un jeune garçon en Birmanie aujourd'hui signifie courir
le risque permanent d'être enlevé dans la rue,
forcé de commettre des atrocités contre des villageois
et ne plus jamais revoir sa famille". Ce rapport, que l'organisation
estime être le plus complet effectué sur ce
sujet à ce jour, a été réalisé
après des rencontres avec plus de trois douzaines d'enfants,
anciens soldats ou actuellement sous les drapeaux.
Selon HRW, les recruteurs de l'armée sont particulièrement
actifs dans les gares et des arrêts de bus, menaçant
les enfants d'emprisonnement s'ils
refusent de s'enrôler. On ne leur donne pas la possibilité
de contacter leurs familles, ils sont envoyés dans des
camps où on les entraîne au maniement des armes
et où ils sont régulièrement battus et
brutalement punis s'ils tentent de s'évader. Salaing
Toe Aung, recruté à l'âge de 16 ans, se
souvient qu'un garçon repris après une tentative
d'évasion avait été battu avec des gourdins
pendant trente minutes avant d'être placé, inconscient,
dans un pilori pendant une semaine. "Il n'a rien mangé
pendant une semaine et a été envoyé à
l'hôpital, où il est mort", a-t-il affirmé.
L'armée birmane a doublé en taille depuis 1988,
et avec un nombre estimé de soldats de 350.000, elle
est l'une des plus importantes d'Asie du sud-est. Human Rights
Watch estime le nombre de conscrits de moins de 18 ans à
plus de 70.000. "La communauté internationale reconnaît
de plus en plus comme inacceptable le recours aux enfants soldats"
ajoute Jo Becker. "L'armée birmane et les groupes
armés doivent cesser immédiatement de recruter
des enfants et démobiliser tous ceux qui se trouvent
dans ses rangs".
Conférence
Kachin : un pas trés important en avant
Source : Irrawaddy, 22 octobre 2002
Alors que la situation politique et humanitaire devient de plus
en plus sensible dans cette région, les différents
groupes ethniques Kachin se sont réunis à l’appel
du plus important d’entre eux, la Kachin Independent Organization
(KIO), pour une conférence publique à Laiza, près
de la frontière chinoise. Le but avoué etait de
mettre sur pied une plateforme commune représentant le
peuple Kachin.
Plus de 300 délégués se sont réunis
pendant cinq jours pour discuter du futur de la région
et de sa population.
Interdiction
de deux magazines par le Bureau de la censure
RSF, 30 octobre 2002
Reporters sans frontières et la Burma Media Association
(BMA, organisation de journalistes birmans en exil) déplorent
la censure dont ont été victimes deux magazines
sur décision du Comité de contrôle des ?uvres
littéraires (Bureau de la censure). Les deux organisations
dénoncent les sanctions prises à l'encontre des
deux publications, témoignant une fois de plus du manque
de volonté du Conseil d'Etat pour la paix et le développement
(SPDC) d'alléger sa main mise sur la presse privée
du pays. Reporters sans frontières et la BMA ont demandé
au lieutenant-général Tin Hlaing, ministre birman
de l'Intérieur, d'annuler immédiatement ces décisions
et de mettre fin au contrôle préalable de l'information.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières
et la BMA, le 10 octobre, le Bureau de la censure a interdit
de publication pendant un mois les magazines Han Thit et Beauty
Magazine. Selon la radio Democratic Voice of Burma (DVB), le
mensuel Han Thit (New Style) s'est vu infliger cette sanction
pour avoir cité dans son numéro d'octobre, un
texte du poète décédé en septembre
Maung Chaw Nwe, faisant référence à un
autre homme de lettres, Ko Lay. Les travaux littéraires
de ce dernier sont interdits par le Bureau de la censure depuis
1997 en raison de sa participation à une réunion
littéraire organisée par la Ligue nationale pour
la démocratie (NLD). Depuis lors, il est formellement
prohibé de mentionner son nom dans les journaux.
Parallèlement, Beauty Magazine a été interdit
de publication pour avoir fait paraître une publicité
relative à une société thaïlandaise.
Déjà à la fin du mois de mai, Reporters
sans frontières et la BMA avaient dénoncé
la décision du SPDC d'interdire toutes publicités
relatives à la Thaïlande dans les colonnes des médias
privés. Les éditeurs s'étaient vus obligés
de signer une lettre dans laquelle ils s'engageaient à
respecter cet ordre. Cette décision faisait suite à
la crise diplomatique et militaire entre les deux Etats voisins
et qui avait entraîné la fermeture des postes frontières.
Malgré une relative normalisation des relations entre
la Birmanie et la Thaïlande depuis la réouverture
des postes de Mae Sai, Mae Sot et Ranong, le 15 octobre après
cinq mois de querelles bilatérales, l'interdiction persiste
et menace toujours les publications privées dont les
entreprises thaïes étaient jusqu'alors les principaux
annonceurs.
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