La
Police face au sida
Source : Democratic Voice of Burma, 12 décembre
2002
La direction générale de la police Birmane incite
ses fonctionnaires à procéder à un test
HIV. Les résultats seront donnés à la fin
du mois. Bien qu’aucune raison officielle n’ait
été donnée, ni aucune précision
sur le sort réservé aux policiers séropositifs,
on peut légitimement penser qu’il s’agit
là du début d’une prise de conscience du
gouvernement. En effet, selon les estimations de l’Organisation
Mondiale de la Santé, il y aurait 500 000 personnes infectées,
dont une bonne partie de policiers et de militaires. La mise
en pratique du dépistage est problématique du
fait du manque cruel de matériel et de moyens financiers.
Certains souhaiteraient se rabattre sur le privé, mais
à 300 kyats le test, beaucoup n’en ont pas les
moyens.
Guerre
contre la drogue
Source : Far Eastern Economic Review, 2 décembre
2002
Un certain nombre de membres du Congrès des Etats-Unis
s’est fermement élevé contre un rapport
préconisant le retrait de la Birmanie de la liste des
narcos-Etats. Il s’agirait de permettre aux autorités
Birmanes de recevoir des financements pour la lutte contre la
drogue. Dès que ce rapport à été
connu, des élus Républicains et Démocrates
ont protesté, à l’exemple du Sénateur
Républicain Mc Connell qui a écrit à Condoleezza
Rice : " les récents rapports établissant
l’accroissement du trafic d’Heroine Birmane à
des prix toujours plus bas dans les rues d’Australie et
de Chine (cf Net Hebdo n° 10 ndlr) dans des proportions
jamais connues jusqu’alors nous amène à
nous poser la question de l’intégrité de
toute lutte anti drogue menée par la junte militaire".
Aucune décision ne doit être prise avant la fin
de l’année, bien que le ministère des Affaires
Etrangères des Etats-Unis, le Secretary of State, avance
que la coopération de Rangoun en la matière "
a continué à s’améliorer en termes
réels ". Mc Connell de son côté à
répliqué " qu’il n’y a aucun
consensus parmi les experts " sur cette question. Avant
d’ajouter : " étant donné son implication
dans la production d’amphétamines, il ne fait aucun
doute que ce gouvernement reste une menace (clear and present
danger) pour sa population et celle de la région toute
entière ".
Recrudescence des amphétamines en Thaïlande
Source : AFP, 24 novembre 2002
L’armée Thaïlandaise se prépare à
combattre l’entrée illégale d’un milliard
de pilules de " speed " en provenance de Birmanie,
selon le ministère de la Défense Thaïlandais.
Malgré la guerre à la drogue déclarée
l’année dernière par le royaume, les conséquences
des amphétamines en termes de santé publique sont
de plus en plus catastrophiques. La véritable déferlante
qui s’abat sur la Thaïlande représentait déjà
700 millions de pilules en 2001. Il faut dire qu’à
100 baht la pilule, ce trafic rapportera 100 milliards de baht,
soit 2,3 milliards de dollars. Une rente inestimable pour les
responsables du trafic de l’autre coté de la frontière
birmano-Thai…
Manifestation contre Total en Belgique
Suite
à la plainte déposée contre le groupe TotalFinaElf
en Belgique…
Un collectif d'associations manifeste son soutien à des
réfugiés birmans. Des réfugiés ont
entamé une action judicaire contre la présence
du groupe Total-Elf-Fina, en Birmanie.
Pour construire ce pipeline en Birmanie, Total-Fina-Elf et ses
sous-traitants auraient eu recours à des travailleurs
forcés, obligés par l'armée de prendre
part au chantier, sans jamais être payés. Total-Fina-Elf
nie ces accusations. L'affaire est aujourd'hui dans les mains
de la justice. Le 25 avril dernier, 4 réfugiés
birmans, ayant souffert de la répression de la junte
militaire, ont déposé plainte à Bruxelles
contre Total-Fina-Elf pour complicité de crimes contre
l'humanité. Ce matin, plusieurs associations ont remis
au siège bruxellois de la compagnie pétrolière
5.000 lettres dénonçant leurs activité
en Birmanie.
Denis Lambert, secrétaire général Oxfam,
Magasins du Monde :
" Il y a une contestation fondamentale de Total-Fina de
sa responsabilité en Birmanie, dans un régime
où il y a 600.000 personnes qui sont en situation de
travail forcé, où il y a absence de liberté
syndicale ".
Cap ensuite vers le Palais de Justice, pour soutenir la loi
belge de compétence universelle, actuellement en danger.
Tout va se jouer au Sénat où une loi de renforcement
de la compétence universelle devrait être votée
au plus vite. Les manifestants ont ensuite remis au Juge d'instruction
Damien Vandermeersch, 5.000 lettres pour que les poursuites
judiciaires contre Total-Fina-Elf ne soient pas paralysées.
Gaëtan Vanloqueren, Actions Birmanie :
" Il va peut-être devoir stopper son enquête
si la loi de compétence universelle est mise à
mal par les groupes de pression, telle la FEB, par les sénateurs
qui ne veulent pas voter les 2 propositions de loi qui vont
les sauver. Donc, ce que l'on va faire maintenant, c'est que
la campagne continue, on continue à recevoir des cartes,
parce qu'il y en a encore 20.000 qui sont sorties dans un journal
hier matin ".
Parmi les associations qui soutiennent cette action, figurent
notamment ATTAC, la FGTB, et une association d'anciens prisonniers
des camps nazis de travail forcé.
Le
journaliste Win Tin de nouveau transféré à
l'hôpital général de Rangoon
Reporters sans frontières et la Burma Media Association
(association de journalistes birmans en exil) ont de nouveau
exprimé leur préoccupation quant à l'état
de santé du journaliste et démocrate Win Tin,
qui a nécessité son transfert à l'hôpital
général de Rangoon.
"Après la libération d'une centaine de prisonniers
politiques, la junte birmane doit poursuivre cette politique
en libérant en priorité les prisonniers politiques
malades. Agé de soixante-douze ans et détenu depuis
plus de treize ans, Win Tin doit en bénéficier
dans les meilleurs délais", ont demandé Robert
Ménard, secrétaire général de Reporters
sans frontières, et U Thaung, président de la
Burma Media Association, dans une lettre au colonel Tin Hlaing,
ministre de l'Intérieur.
Le 22 novembre 2002, Win Tin a été amené
à l'hôpital du district d'Insein (banlieue de Rangoon)
pour passer des examens, suite à des problèmes
cardiaques. Au vu des résultats de son électrocardiogramme
et d'une infection localisée, un médecin a demandé
son transfert dès le lendemain à l'hôpital
général de Rangoon. Depuis cette date, le journaliste
séjourne dans l'une des chambres pour les prisonniers
politiques, installées dans les sous-sols de l'établissement.
Htwe Myint et Thein Nyein, membres de la Ligue nationale pour
la démocratie (LND, parti dirigé par Aung San
Suu Kyi), sont également soignés dans ce service.
Selon les informations recueillies par les deux organisations,
Win Tin est détenu dans une chambre d'environ quinze
mètres carrés. Un médecin l'examine tous
les jours et il reçoit les médicaments appropriés
à son état de santé.
Les conditions de détention à la prison d'Insein
ont fortement affecté Win Tin qui a dû faire plusieurs
séjours à l'hôpital. Au cours de sa détention,
le journaliste a fait deux attaques cardiaques, a souffert d'hypertension
artérielle, de diabète, de spondylite (inflammation
des vertèbres), et a dû subir une intervention
chirurgicale pour une hernie.
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