Birmanie>Net Hebdo n° 20
La lettre d'information hebdomadaire d'Info Birmanie


Sommaire
> Amnesty International se félicite de sa première visite dans le pays
>Christine Ockrent remet à Aung San Suu Kyi le trophée Reporters sans frontières -Fondation de France

Myanmar : Amnesty International se félicite de sa première visite dans le pays et demande que de nouveaux progrès soient réalisés
Index AI : ASA 16/007/2003

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Après sa toute première visite au Myanmar, Amnesty International a appelé le State Peace and Development Council (SPDC, Conseil national pour la paix et le développement) – gouvernement militaire du Myanmar – à libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers d’opinion encore détenus dans le pays. “ Le maintien en détention de 1 200 à 1 300 prisonniers politiques, dont beaucoup sont à notre avis des prisonniers d’opinion, détenus uniquement pour leurs activités politiques pacifiques, a été l’un des principaux points de discussion avec les autorités ”, a déclaré Amnesty International lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui (lundi 10 février 2003) à Bangkok, en Thaïlande. L’organisation, qui demandait depuis 1988 l’autorisation de se rendre au Myanmar, a salué les efforts réalisés par les représentants du gouvernement de ce pays pour répondre aux demandes de la délégation, et s’est félicitée de la franchise avec laquelle elle avait pu s’entretenir avec des ministres et des hauts responsables de la police et du système pénitentiaire. Pendant sa visite, la délégation d’Amnesty International a aussi rencontré Daw Aung San Suu Kyi en sa qualité de secrétaire générale de la National League for Democracy (NLD, Ligue nationale pour la démocratie), ainsi que des membres et des sympathisants de ce parti. Elle s’est également entretenue avec des représentants de diverses organisations internationales, du secteur diplomatique et du monde des affaires, et a visité des lieux de détention, tels que la prison d’Insein, à Yangon (Rangoon), et le quartier pénitentiaire de l’hôpital général de Yangon. La rencontre avec Daw Aung San Suu Kyi a eu lieu chez elle le 31 janvier. “ Nous avons discuté de nos diverses préoccupations communes dans le cadre d’un entretien cordial qui a duré deux heures ”, a déclaré Amnesty International, expliquant que, conformément à l’accord conclu avec Daw Aung San Suu Kyi, le contenu de cet entretien était confidentiel. L’organisation considère cette mission comme le début d’un processus qui devrait aboutir à son retour dans le pays dans un but de recherche. “ L’un de nos principaux objectifs dans le cadre de cette visite était de rencontrer le plus de monde possible à Yangon et de préparer le terrain pour une mission de recherche dans d’autres parties du pays plus tard dans l’année ”, a-t-elle précisé. À la fin de leur visite, les délégués ont présenté aux autorités des recommandations écrites leur demandant d’agir immédiatement pour soulager les souffrances dans les prisons et les centres de détention. Ils ont demandé, en particulier, que tous les prisonniers, y compris les prisonniers politiques, aient accès au matériel nécessaire pour lire et écrire et ne soient pas détenus à l’isolement. Dans ses rencontres avec des représentants du SPDC, Amnesty International a aussi évoqué des cas de prisonniers politiques récemment arrêtés et a demandé la libération immédiate pour raisons humanitaires de l’une d’entre eux, détenue à la prison d’Insein, à Yangon, avec son enfant de dix-huit mois. L’organisation attend une réponse rapide du SPDC à ses recommandations. Les préoccupations d’Amnesty International au Myanmar sont vastes, et l’organisation a abordé de très nombreux sujets, tout en mettant l’accent sur l’administration de la justice.
“ Tant que le pays ne disposera pas de bonnes lois, de méthodes de maintien de l’ordre appropriées, de procès équitables et de conditions de détention humaines, les violations pourront se poursuivre et se poursuivront, leurs auteurs resteront impunis et les victimes n’auront aucune chance d’obtenir réparation ”, a-t-elle déclaré.

Complément d’information


La visite d’Amnesty International a eu lieu du 30 janvier au 8 février 2003. C’était la première fois que l’organisation se rendait au Myanmar. Sa délégation était composée de Demelza Stubbings, directrice du Programme régional Asie et Pacifique, et de Donna Guest, chercheuse sur le Myanmar et la Thaïlande.
Amnesty International a pour politique de chercher à se rendre dans tous les pays du monde pour y enquêter sur la situation des droits humains et s’y entretenir avec les autorités et d’autres acteurs dans le but de protéger et de promouvoir les droits humains. Pour obtenir la déclaration officielle (en anglais) prononcée par le chef de la délégation lors de la conférence de presse de Bangkok, veuillez consulter notre site web :
http://www.news.amnesty.org
Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d’Amnesty International à Londres, au +44 20 7413 5566, ou consulter le site web http://www.amnesty.org


La journaliste Christine Ockrent remet à Aung San Suu Kyi le trophée Reporters sans frontières -Fondation de France attribué à San San Nweh en 1999

Le 31 décembre 2002, Christine Ockrent, célèbre journaliste de la télévision française et membre du conseil d'administration de Reporters sans frontières, s'est entretenue avec Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, à son domicile de Rangoon (Birmanie). Lors de cet entretien, les deux femmes ont évoqué le sort des journalistes emprisonnés, notamment celui de Win Tin, 73 ans, détenu depuis plus de treize ans.
Chritine Ockrent a remis à Aung San Suu Kyi le trophée Reporters sans frontières - Fondation de France, attribué en 1999 à la journaliste et écrivain birmane San San Nweh. Depuis 1992, le prix Reporters sans frontières - Fondation de France, décerné chaque année, salue et récompense un journaliste qui, par son activité professionnelle, ses prises de position ou son attitude, a su témoigner de son attachement à la liberté de l'information. San San Nweh avait été arrêtée à Rangoon le 5 août 1994 et condamnée à dix ans de prison pour "diffusion d'informations préjudiciables à l'Etat". La journaliste, aujourd'hui âgée de 57 ans, a été libérée en juillet 2001. Elle n'a jamais été autorisée à sortir de Birmanie pour recevoir son prix.
Reporters sans frontières réitère son appel à la libération des seize journalistes birmans toujours emprisonnés par la junte militaire.



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