Birmanie,
la peur est une habitude
Nous vous rappelons que le 14 avril a paru le livre “Birmanie,
la peur est une habitude”, du nom du projet commun à
Info Birmanie et Khiasma, une association dont le but est de
faire passer des messages politiques via des évènements
culturels. Ce livre, dont la parution ouvre un nouveau cycle
de rencontres autour de la crise birmane, regroupe textes, témoignages
et bandes dessinées d’auteurs.
Vous pouvez vous procurer ce livre auprés d'Info Birmanie,
ou en librairie, au prix de 19 euro.
Par ailleurs, vous pouvez adherer à Info Birmanie pour une somme libre à
partir de 10 euro.
Aung San Suu
Kyi met pour la première fois en doute la sincérité
de la junte
Source : AFP, 23 avril 2003
La dirigeante de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi s'est
plainte pour la première fois du manque de progrès
dans le processus politique en Birmanie, allant jusqu'à
mettre en doute la sincérité de la junte au pouvoir.
"Nous sommes préoccupés par le manque de progrès.
Nous devrions passer au stade supérieur", a déclaré
Mme Suu Kyi lors d'une conférence de presse. "Nous avons
été poussés à mettre en doute l'intégrité
du SPDC et sa sincérité dans l'accomplissement
de la réconciliation nationale", a-t-elle ajouté.
"J'en suis arrivée à la conclusion que le SPDC
n'est pas intéressé par la réconciliation
nationale", a-t-elle poursuivi. "La réconcilation nationale
c'est le changement. Ils ne veulent pas le changement, mais
le changement est inévitable." Mme Suu Kyi, qui jusqu'à
présent s'était abstenue d'exprimer publiquement
sa frustration pour ne pas mettre en péril le fragile
processus, a visiblement décidé de changer de
ton. "S'ils (les généraux au pouvoir) ont réellement
l'intérêt du peuple à coeur, ils doivent
arriver à un accord", a-t-elle déclaré
lors de sa troisième conférence de presse depuis
la levée de son assignation à résidence
en mai 2002. Grâce à Razali Ismail, émissaire
de l'ONU, les généraux et le prix Nobel de la
paix avaient entamé fin 2000 des discussions secrètes
destinées à instaurer un minimum de confiance
entre les deux parties avant un vrai dialogue politique sur
une transition démocratique dans le pays tenu par les
militaires depuis 1962. En dépit de la libération
de Mme Suu Kyi, qui avait soulevé d'immenses espoirs,
le dialogue n'a toujours pas démarré et la junte
n'est visiblement ni pressée, ni sensible aux pressions
exercées par les Etats-Unis ou l'Union européenne,
estiment les diplomates en poste à Rangoun. "Il est grandement
temps de passer du stade de l'instauration de la confiance à
celui de la pleine coopération, en particulier dans le
domaine humanitaire, ce qui nous conduirait à une réconciliation
générale et à un dialogue", a dit l'opposante.
Elle a aussi appelé la junte à autoriser M. Razali
à revenir à Rangoun. "En tant que représentant
spécial du secrétaire général de
l'ONU qui
travaille à un dialogue, il devrait être autorisé
à venir à chaque fois qu'il le veut, aller où
il veut et parler à qui il veut", a-t-elle dit. Selon
des sources informées, M. Razali --qui a déjà
fait neuf missions dans le pays-- a demandé à
quatre reprises de venir en Birmanie depuis le début
de cette année mais a essuyé des refus. Aucune
mission de sa part n'est prévue avant mai au plus tôt.
Aung San Suu Kyi a également confirmé que son
parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), soutenait
les sanctions économiques occidentales contre
son pays. L'UE vient de renouveler ses sanctions et devrait
les durcir en octobre. "Notre politique en ce qui concerne les
sanctions reste inchangée jusqu'à ce que des négociations
aient lieu", a assuré Mme Suu Kyi.
La
communauté internationale s’explique
Source : Association Suisse Birmanie
www.birmanie.int.ch
Lors de la 59ème session de la Commission des Droits
de l'Homme, 46 pays dont la Suisse ont recommandé, de
proroger d'un an le mandat du Rapporteur spécial des
Nations Unies au Myanmar vu le peu de progrès réalisé
par la junte militaire dans ce pays.
( rapport préliminaire )
Déclarations et explications de vote sur le projet de
résolution relatif à la situation des droits de
l'homme au Myanmar
Le représentant de l'Inde a déclaré
que ce texte prend note des développements positifs au
Myanmar, mais a estimé qu'il faudrait ne rien faire qui
risquerait de mettre en danger ces développements positifs.
Il s'est déclaré d'avis que ce sont les parties
concernées qui devraient stimuler le dialogue et qu'aucune
injonction ne devrait venir de l'extérieur. Il a déclaré
que la communauté internationale devrait pour sa part
s'assurer que l'aide humanitaire parvient au Myanmar.
Le représentant de la Chine a indiqué que le Gouvernement
du Myanmar a coopéré avec plusieurs organisations
internationales. Son attitude ouverte sur la question des droits
de l'homme pour permettre la réconciliation nationale
et ses efforts pour faire avancer la démocratie nécessitent
une reconnaissance de la communauté internationale. La
Chine est opposée à l'idée d'imposer des
pressions politiques sur le Myanmar qui a besoin d'aide, a indiqué
le représentant.
Le représentant de Cuba a déclaré que la
situation au Myanmar s'est grandement améliorée
nonobstant la position des auteurs. Il a regretté que
les efforts du Myanmar soient si timidement mentionné.
Il a estimé que la résolution restait déséquilibrée,
faisait ingérence dans les affaires intérieures
du Myanmar et ne respectait pas sa souveraineté. Il a
déclaré que sa délégation n'appuyait
pas le consensus sur ce texte.
Le représentant du Sri Lanka a estimé que la résolution
sur la situation des droits de l'homme au Myanmar (L.36) reflète
les progrès accomplis dans la coopération du Myanmar
avec les organisations internationales. Il a félicité
le Gouvernement du Myanmar pour ses efforts et l'a engagé
à les poursuivre. Il s'est dit en outre convaincu que
la Commission devrait encourager les pays qui coopèrent
avec les mécanismes des droits de l'homme des Nations
Unies.
S'exprimant en qualité de partie concernée, le
représentant du Myanmar a estimé que le projet
concernant son pays ne prenait pas suffisamment en compte les
progrès enregistrés par son pays et ne tenait
pas compte de l'avis de son pays selon lequel la transition
démocratique doit s'opérer selon un processus
graduel et progressif. Il a regretté que ce projet soit
libellé comme si rien n'avait été fait
ni aucun contact pris avec Mme Ang Sang Suu Kyi. Il a précisé
que de multiples rencontres avaient eu lieu avec la Ligue nationale
pour la démocratie. Il a insisté sur le fait que
les autorités de son pays avaient consenti d'importants
efforts et entamé un réel dialogue en faveur de
la démocratisation. En dépit des efforts de sa
délégation et des pays amis pour que ce texte
soit moins accusatoire, il a déploré que le projet
n'en ait pas tenu compte. Il a fait savoir que sa délégation
se dissociait du projet mais a assuré de la volonté
du Myanmar de poursuivre sur la voie de la coopération
avec les mécanismes des droits de l'homme.
Le représentant de la Malaisie, s'exprimant au nom de
l'Association des nations du sud-est asiatique (ANASE) a estimé
que le Myanmar a fait des progrès substantiels sur la
voie de la paix et dans sa coopération avec les mécanismes
internationaux des droits de l'homme, en particulier avec le
Rapporteur spécial et l'Envoyé spécial
du Secrétaire général. Il a lancé
un appel pour que cette coopération se poursuive et estimé
que la situation des droits de l'homme au Myanmar devrait être
examinée dans le cadre du point de l'ordre du jour relatif
à l'assistance technique.
Le représentant du Soudan a regretté que cette
résolution sur les droits de l'homme au Myanmar participe
de l'entreprise de confrontation qui politise les travaux de
la Commission et la discrédite. Il a souligné
que le Gouvernement du Myanmar poursuivait sa coopération
avec le Comité international de la Croix-Rouge, qu'il
avait reçu une délégation d'Amnesty International
et se montrait coopératif avec le Rapporteur spécial.
Estimant que ce projet de résolution était déséquilibré,
il a déclaré que sa délégation voterait
contre.
Tourisme
en Birmanie
Dans un article publié dans le " femina "
le 6 avril 2003, Claude Schauli, journaliste et reporter bien
connu pour sa défense des Droits de l'Homme en Birmanie
et qui a rencontré récemment Aung San Suu
Kyi à Rangoun, pose évidemment une question sur
" le tourisme dans son pays ".
Cl. Schauli
: Le boycott touristique doit-il continuer
?
Aung San Suu Kyi : Etant donné qu'à ce jour
aucun dialogue n'a véritablement commencé (avec
la junte militaire ) nous nous en tenons à notre politique,
c'est-à-dire que nous ne souhaitons pas la présence
de touristes en Birmanie. Bien sûr, cela peut avoir des
conséquences pour ceux qui sont impliqués dans
l'industrie du tourisme, mais je ne crois pas qu'on puisse dire
que toute la population du pays est pénalisée.
Par ailleurs, d'un point de vue purement pratique, je soutiens
qu'aucun Etat ne doit dépendre de l'industrie du tourisme
pour ses rentrées de devises.
L'Association Suisse-Birmanie s'associe bien sûr
à ce concept d'idée et participe au sein des Associations
européennes, au boycott touristique dans ce pays.
Pour des détails complets sur la question du tourisme
en Birmanie veuillez consulter la " Librairie en ligne " à
l'adresse suivante:
http://www.burmalibrary.org/show.php?cat=960&lo=d&sl=0
Les
transports en commun belges soutiennent la démocratie
Source : Centre français d'information sur les entreprises
- CFIE
52 bd Ornano
75018 Paris
Tél. : 01 46 06 07 08
Fax : 01 46 06 05 06
email :
cfie@club-internet.fr
Le TEC soutient le commerce équitable et renonce au sponsor
de TotalFinaElf pour l'opération Noctambus : réactions
La Société régionale wallonne du Transport
(SRWT-TEC) cherche à se profiler comme une entreprise
citoyenne. La récente campagne menée aux heures
de pointe en collaboration avec Oxfam MDM en offrant une tasse
de café équitable aux voyageurs en témoigne.
"Le TEC (Transport en Commun) a toujours soutenu les valeurs
citoyennes. C'est plus qu'une philosophie. Dans son quotidien,
le TEC dépasse le petit confort personnel et vise aussi
l'intérêt général", explique Michel
Favay, Directeur à la SRWT. Par
ailleurs et de manière plus engagée, le conseil
d'administration de la SRWT vient de décider de renoncer
au sponsorship de la société TotalFinaElf pour
l'opération Noctambus. Une action qui permet aux fêtards
de bénéficier d'un transport en commun tard dans
la nuit du Nouvel An afin de diminuer les accidents de la route,
surtout auprès des publics jeunes. Aux dires de certains,
cette décision a entraîné de nombreux débats.
L'entreprise TotalFinaElf, interpellée à ce sujet,
dit avoir "pris acte de cette décision et la regrette".
"Il s'agit toujours de la fâcherie des autorités
belges autour de la question de notre présence en Birmanie"
a expliqué
Thomas Fell, porte-parole du groupe pétrolier. "Les choses
s'étaient apaisées ces derniers temps, et après
dialogue, nous sommes d'ailleurs revenus dans certains appels
d'offre. Nous ne désespérons pas d'une évolution
de la situation. Car il s'agit d'un débat de fonds et
les réponses ne sont pas simples. En témoigne
le dernier rapport d'Amnesty qui a effectué une mission
récente en Birmanie, et le dernier article paru dans
The Economist sur le sujet. Il me semble que la tonalité
change, par sur le régime bien entendu mais sur la présence
d'entreprises sur place".
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