Birmanie>Net Hebdo n° 27
La lettre d'information hebdomadaire d'Info Birmanie


Sommaire

Birmanie, la peur est une habitude

Nous vous rappelons que le 14 avril a paru le livre “Birmanie, la peur est une habitude”, du nom du projet commun à Info Birmanie et Khiasma, une association dont le but est de faire passer des messages politiques via des évènements culturels. Ce livre, dont la parution ouvre un nouveau cycle de rencontres autour de la crise birmane, regroupe textes, témoignages et bandes dessinées d’auteurs. 

Vous pouvez vous procurer ce livre auprés d'Info Birmanie, ou en librairie, au prix de 19 euro.
Par ailleurs, vous pouvez adherer à Info Birmanie pour une somme libre à partir de 10 euro.

Aung San Suu Kyi met pour la première fois en doute la sincérité de la junte
Source : AFP, 23 avril 2003

La dirigeante de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi s'est plainte pour la première fois du manque de progrès dans le processus politique en Birmanie, allant jusqu'à mettre en doute la sincérité de la junte au pouvoir. "Nous sommes préoccupés par le manque de progrès. Nous devrions passer au stade supérieur", a déclaré Mme Suu Kyi lors d'une conférence de presse. "Nous avons été poussés à mettre en doute l'intégrité du SPDC et sa sincérité dans l'accomplissement de la réconciliation nationale", a-t-elle ajouté. "J'en suis arrivée à la conclusion que le SPDC n'est pas intéressé par la réconciliation nationale", a-t-elle poursuivi. "La réconcilation nationale c'est le changement. Ils ne veulent pas le changement, mais le changement est inévitable." Mme Suu Kyi, qui jusqu'à présent s'était abstenue d'exprimer publiquement sa frustration pour ne pas mettre en péril le fragile processus, a visiblement décidé de changer de ton. "S'ils (les généraux au pouvoir) ont réellement l'intérêt du peuple à coeur, ils doivent arriver à un accord", a-t-elle déclaré lors de sa troisième conférence de presse depuis la levée de son assignation à résidence en mai 2002. Grâce à Razali Ismail, émissaire de l'ONU, les généraux et le prix Nobel de la paix avaient entamé fin 2000 des discussions secrètes destinées à instaurer un minimum de confiance entre les deux parties avant un vrai dialogue politique sur une transition démocratique dans le pays tenu par les militaires depuis 1962. En dépit de la libération de Mme Suu Kyi, qui avait soulevé d'immenses espoirs, le dialogue n'a toujours pas démarré et la junte n'est visiblement ni pressée, ni sensible aux pressions exercées par les Etats-Unis ou l'Union européenne, estiment les diplomates en poste à Rangoun. "Il est grandement temps de passer du stade de l'instauration de la confiance à celui de la pleine coopération, en particulier dans le domaine humanitaire, ce qui nous conduirait à une réconciliation générale et à un dialogue", a dit l'opposante. Elle a aussi appelé la junte à autoriser M. Razali à revenir à Rangoun. "En tant que représentant spécial du secrétaire général de l'ONU qui
travaille à un dialogue, il devrait être autorisé à venir à chaque fois qu'il le veut, aller où il veut et parler à qui il veut", a-t-elle dit. Selon des sources informées, M. Razali --qui a déjà fait neuf missions dans le pays-- a demandé à quatre reprises de venir en Birmanie depuis le début de cette année mais a essuyé des refus. Aucune mission de sa part n'est prévue avant mai au plus tôt. Aung San Suu Kyi a également confirmé que son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), soutenait les sanctions économiques occidentales contre
son pays. L'UE vient de renouveler ses sanctions et devrait les durcir en octobre. "Notre politique en ce qui concerne les sanctions reste inchangée jusqu'à ce que des négociations aient lieu", a assuré Mme Suu Kyi.

La communauté internationale s’explique
Source : Association Suisse Birmanie
www.birmanie.int.ch

Lors de la 59ème session de la Commission des Droits de l'Homme, 46 pays dont la Suisse ont recommandé, de proroger d'un an le mandat du Rapporteur spécial des Nations Unies au Myanmar vu le peu de progrès réalisé par la junte militaire dans ce pays.
( rapport préliminaire )
 
Déclarations et explications de vote sur le projet de résolution relatif à la situation des droits de l'homme au Myanmar

 Le représentant de l'Inde a déclaré que ce texte prend note des développements positifs au Myanmar, mais a estimé qu'il faudrait ne rien faire qui risquerait de mettre en danger ces développements positifs. Il s'est déclaré d'avis que ce sont les parties concernées qui devraient stimuler le dialogue et qu'aucune injonction ne devrait venir de l'extérieur. Il a déclaré que la communauté internationale devrait pour sa part s'assurer que l'aide humanitaire parvient au Myanmar.

Le représentant de la Chine a indiqué que le Gouvernement du Myanmar a coopéré avec plusieurs organisations internationales. Son attitude ouverte sur la question des droits de l'homme pour permettre la réconciliation nationale et ses efforts pour faire avancer la démocratie nécessitent une reconnaissance de la communauté internationale. La Chine est opposée à l'idée d'imposer des pressions politiques sur le Myanmar qui a besoin d'aide, a indiqué le représentant.

Le représentant de Cuba a déclaré que la situation au Myanmar s'est grandement améliorée nonobstant la position des auteurs. Il a regretté que les efforts du Myanmar soient si timidement mentionné. Il a estimé que la résolution restait déséquilibrée, faisait ingérence dans les affaires intérieures du Myanmar et ne respectait pas sa souveraineté. Il a déclaré que sa délégation n'appuyait pas le consensus sur ce texte.

Le représentant du Sri Lanka a estimé que la résolution sur la situation des droits de l'homme au Myanmar (L.36) reflète les progrès accomplis dans la coopération du Myanmar avec les organisations internationales. Il a félicité le Gouvernement du Myanmar pour ses efforts et l'a engagé à les poursuivre. Il s'est dit en outre convaincu que la Commission devrait encourager les pays qui coopèrent avec les mécanismes des droits de l'homme des Nations Unies.

S'exprimant en qualité de partie concernée, le représentant du Myanmar a estimé que le projet concernant son pays ne prenait pas suffisamment en compte les progrès enregistrés par son pays et ne tenait pas compte de l'avis de son pays selon lequel la transition démocratique doit s'opérer selon un processus graduel et progressif. Il a regretté que ce projet soit libellé comme si rien n'avait été fait ni aucun contact pris avec Mme Ang Sang Suu Kyi. Il a précisé que de multiples rencontres avaient eu lieu avec la Ligue nationale pour la démocratie. Il a insisté sur le fait que les autorités de son pays avaient consenti d'importants efforts et entamé un réel dialogue en faveur de la démocratisation. En dépit des efforts de sa délégation et des pays amis pour que ce texte soit moins accusatoire, il a déploré que le projet n'en ait pas tenu compte. Il a fait savoir que sa délégation se dissociait du projet mais a assuré de la volonté du Myanmar de poursuivre sur la voie de la coopération avec les mécanismes des droits de l'homme.

Le représentant de la Malaisie, s'exprimant au nom de l'Association des nations du sud-est asiatique (ANASE) a estimé que le Myanmar a fait des progrès substantiels sur la voie de la paix et dans sa coopération avec les mécanismes internationaux des droits de l'homme, en particulier avec le Rapporteur spécial et l'Envoyé spécial du Secrétaire général. Il a lancé un appel pour que cette coopération se poursuive et estimé que la situation des droits de l'homme au Myanmar devrait être examinée dans le cadre du point de l'ordre du jour relatif à l'assistance technique.

Le représentant du Soudan a regretté que cette résolution sur les droits de l'homme au Myanmar participe de l'entreprise de confrontation qui politise les travaux de la Commission et la discrédite. Il a souligné que le Gouvernement du Myanmar poursuivait sa coopération avec le Comité international de la Croix-Rouge, qu'il avait reçu une délégation d'Amnesty International et se montrait coopératif avec le Rapporteur spécial. Estimant que ce projet de résolution était déséquilibré, il a déclaré que sa délégation voterait contre.


Tourisme en Birmanie

Dans un article  publié dans le " femina "  le 6 avril 2003, Claude Schauli, journaliste et reporter bien connu pour sa défense des Droits de l'Homme en Birmanie et qui a  rencontré récemment Aung San Suu Kyi à Rangoun, pose évidemment une question sur " le tourisme dans son pays ".

 Cl. Schauli          :    Le boycott touristique doit-il continuer ?

Aung San Suu Kyi :  Etant donné qu'à ce jour aucun dialogue n'a véritablement commencé (avec la junte militaire ) nous nous en tenons à notre politique, c'est-à-dire que nous ne souhaitons pas la présence de touristes en Birmanie. Bien sûr, cela peut avoir des conséquences pour ceux qui sont impliqués dans l'industrie du tourisme, mais je ne crois pas qu'on puisse dire que toute la population du pays est pénalisée.
Par ailleurs, d'un point de vue purement pratique, je soutiens qu'aucun Etat ne doit dépendre de l'industrie du tourisme pour ses rentrées de devises.
L'Association  Suisse-Birmanie s'associe bien sûr à ce concept d'idée et participe au sein des Associations européennes, au boycott touristique dans ce pays.
Pour des détails complets sur la question du tourisme en Birmanie veuillez consulter la " Librairie en ligne " à l'adresse suivante:
http://www.burmalibrary.org/show.php?cat=960&lo=d&sl=0

Les transports en commun belges soutiennent la démocratie
Source : Centre français d'information sur les entreprises - CFIE
52 bd Ornano
75018 Paris
Tél. : 01 46 06 07 08
Fax : 01 46 06 05 06
email : cfie@club-internet.fr

Le TEC soutient le commerce équitable et renonce au sponsor de TotalFinaElf pour l'opération Noctambus : réactions
La Société régionale wallonne du Transport (SRWT-TEC) cherche à se profiler comme une entreprise citoyenne. La récente campagne menée aux heures de pointe en collaboration avec Oxfam MDM en offrant une tasse de café équitable aux voyageurs en témoigne. "Le TEC (Transport en Commun) a toujours soutenu les valeurs citoyennes. C'est plus qu'une philosophie. Dans son quotidien, le TEC dépasse le petit confort personnel et vise aussi l'intérêt général", explique Michel Favay, Directeur à la SRWT. Par
ailleurs et de manière plus engagée, le conseil d'administration de la SRWT vient de décider de renoncer au sponsorship de la société TotalFinaElf pour l'opération Noctambus. Une action qui permet aux fêtards de bénéficier d'un transport en commun tard dans la nuit du Nouvel An afin de diminuer les accidents de la route, surtout auprès des publics jeunes. Aux dires de certains, cette décision a entraîné de nombreux débats. L'entreprise TotalFinaElf, interpellée à ce sujet, dit avoir "pris acte de cette décision et la regrette". "Il s'agit toujours de la fâcherie des autorités belges autour de la question de notre présence en Birmanie" a expliqué
Thomas Fell, porte-parole du groupe pétrolier. "Les choses s'étaient apaisées ces derniers temps, et après dialogue, nous sommes d'ailleurs revenus dans certains appels d'offre. Nous ne désespérons pas d'une évolution de la situation. Car il s'agit d'un débat de fonds et les réponses ne sont pas simples. En témoigne le dernier rapport d'Amnesty qui a effectué une mission récente en Birmanie, et le dernier article paru dans The Economist sur le sujet. Il me semble que la tonalité change, par sur le régime bien entendu mais sur la présence d'entreprises sur place".

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