ObjetÊ: Birmanie> Net Hebdo n¡ 31 DateÊ: jeudi 10 juillet 2003 1:28 DeÊ: INFO BIRMANIE RŽpondre ˆÊ: info-birmanie@globenet.org ËÊ: Bir Birmanie>Net Hebdo n¡ 31 La lettre d'information hebdomadaire d'Info Birmanie Sommaire numŽro spŽcial visite de Razali Ismael a Rangoun L'Žmissaire del'ONU maintient sa visite et veut voir Aung San Suu Kyi La visite de l'Žmissaire de l'ONU, chance de "limiter la casse" pour Rangoun L'Žmissaire de l'ONUn'a toujours pas pu voir Suu Kyi, mais garde espoir L'envoyŽ de l'ONUfait Žtat de "discussions encourageantes" avec la junte Aung San Suu Kyi"va bien" et n'a pas ŽtŽ blessŽe, affirme l'Žmissaire de l'ONU L'Žmissaire de l'ONUa obtenu de Rangoun le strict minimum L'Žmissaire de l'ONU maintient sa visite et veut voir Aung San Suu Kyi Source: AFP, 5 juin 2003 L'Žmissaire de l'ONU Razali Ismail a maintenu sa visite prŽvue ˆ Rangoun o il doit se rendre vendredi et demandera ˆ la junte de voir l'opposante Aung San Suu Kyi, blessŽe dans des affrontements meurtriers et dŽtenue au secret depuis le week-end dernier. Le diplomate malaisien a confirmŽ jeudi ˆ l'AFP ˆ Kuala Lumpur qu'il irait bien ˆ Rangoun en dŽpit des ŽvŽnements dramatiques du week-end dernier qui ont aussi vu le placement en rŽsidence surveillŽe de tous les autres membres dirigeants du principal parti d'opposition, La Ligue nationale pour la dŽmocratie (LND), et la fermeture de toutes ses permanences. Les Nations unies "cherchent toujours ˆ Žtablir si je serai autorisŽ ˆ voir Aung San Suu Kyi ou non", a expliquŽ M. Razali, "on m'a dit que cela pourrait ne pas tre possible mais nous leur avons adressŽ un appel pour qu'il me laissent la voir". InterrogŽ sur les informations en provenance de Rangoun selon lesquelles il "exigerait" de rencontrer l'opposante et pourrait Žventuellement repartir en cas de refus, M. Razali s'est montrŽ prudent, et diplomate. "J'ai diffŽrentes options mais je ne pense pas qu'il s'agisse d'aller tambouriner ˆ la porte et prŽsenter des exigences. Nous devons leur parler de manire raisonnable. De toute Žvidence, j'ai le droit de voir Aung San Suu Kyi parce que je l'ai vue avant, quand elle Žtait en rŽsidence surveillŽe". Une source informŽe ˆ Rangoun a indiquŽ que M. Razali demanderait Žgalement de voir les autres membres de la direction de la Ligue en rŽsidence surveillŽe et qui n'ont apparemment plus aucun contact avec l'extŽrieur, leurs lignes tŽlŽphoniques ayant ŽtŽ coupŽes. Mme Suu Kyi a ŽtŽ arrtŽe aprs des violents affrontements entre ses partisans et des ŽlŽments favorables ˆ la junte dans le nord du pays o l'opposante effectuait une longue tournŽe politique. Ces affrontements ont fait quatre morts selon les autoritŽs, mais "plut™t 70 ˆ 80", selon cette source informŽe. La dŽcision d'envoyer M. Razali ˆ Rangoun a ŽtŽ prise par le secrŽtaire gŽnŽral de l'ONU Kofi Annan aprs des discussions sur la Birmanie mercredi ˆ New York. Mme si la Birmanie n'a donnŽ "aucune indication" que l'Žmissaire de l'ONU serait autorisŽ ˆ voir Mme Suu Kyi, a ajoutŽ cette source, "il ne faut jamais rien exclure, mme si les chances sont minimes". "Il y a deux avions par jour" sur Bangkok, a ajoutŽ cette source interrogŽe sur l'ŽventualitŽ que M. Razali ne reparte immŽdiatement en cas de refus. Mme Suu Kyi se trouve dans un camp militaire ˆ 40 km de Rangoun et a ŽtŽ blessŽe au visage et ˆ l'Žpaule vendredi dernier lors des heurts. Le vice-ministre des Affaires Žtrangres Khin Maung Win avait laissŽ entendre mardi, lors d'un briefing pour le corps diplomatique ˆ Rangoun, que M. Razali n'aurait pas la garantie de pouvoir rencontrer l'opposante, comme il le fait ˆ chacune de ses missions. Le diplomate malaisien --dont ce sera la 10e mission ˆ Rangoun-- a jouŽ un r™le-clŽ de "facilitateur de dialogue" dans l'ouverture de discussions historiques fin 2000 entre les gŽnŽraux et Mme Suu Kyi en vue d'une dŽmocratisation. Mais le dialogue politique qui devait s'ouvrir n'a toujours pas dŽmarrŽ et les ŽvŽnements du week-end dernier ont encore gravement assombri l'avenir. Au sixime jour de la dŽtention au secret de Mme Suu Kyi, la junte n'avait toujours pas rŽvŽlŽ o se trouvait l'opposante et s'en tenait aux informations selon lesquelles elle n'avait pas ŽtŽ blessŽe. La junte a attribuŽ la responsabilitŽ des affrontements au comportement "antidŽmocratique" de la LND. De nombreux Birmans avaient ŽtŽ informŽs des ŽvŽnements du week-end par les radios Žtrangres. Dans les administrations, les employŽs ont ŽtŽ avertis par leurs supŽrieurs hiŽrarchiques de ne pas parler entre eux des "rŽcents incidents". Rangoun Žtait calme et aucune mesure de sŽcuritŽ supplŽmentaire n'avait apparemment ŽtŽ prise jeudi. La visite de l'Žmissaire de l'ONU, chance de "limiter la casse" pour Rangoun Source: AFP, 5 juin 2003 Aprs l'effet dŽsastreux qu'a eu dans le monde l'annonce d'une nouvelle arrestation de l'opposante Aung San Suu Kyi et d'une implacable rŽpression contre son parti, la visite qu'entreprend vendredi l'Žmissaire de l'ONU Razali Ismail appara”t comme une chance de "limiter la casse" pour Rangoun. En dŽpit des ŽvŽnements, l'envoyŽ spŽcial du secrŽtaire gŽnŽral de l'ONU Kofi Annan, a maintenu cette visite, la junte aussi. Il va demander ˆ Rangoun de voir Mme Suu Kyi, ainsi que tous les autres dirigeants de son parti, la Ligue nationale pour la dŽmocratie (LND), assignŽs ˆ rŽsidence. Pour les analystes, Rangoun a une chance ˆ saisir et au moins trois options sont possibles pour cette mission ˆ haut risque. Si le gouvernement militaire autorise M. Razali ˆ voir le prix Nobel de la paix, il peut montrer une volontŽ de s'amender en commenant par fournir un minimum d'informations et d'Žclaircissements. Cette ŽventualitŽ ne para”t possible que si Mme Suu Kyi n'a pas ŽtŽ sŽrieusement blessŽe. Si le gouvernement lui refuse une rencontre avec elle, M. Razali peut en faire une question de principe et reprendre immŽdiatement l'avion. L'image du rŽgime birman, auquel l'arrestation de l'opposante a valu une avalanche de protestations internationales, sera encore plus dŽgradŽe. Enfin, si le gouvernement refuse sa requte et que M. Razali poursuit nŽanmoins sa visite, c'est la crŽdibilitŽ de ce dernier, et partant de l'ONU, qui pourrait tre sŽrieusement ŽbranlŽe. Devant les ŽvŽnements dramatiques du week-end dernier, et le manque d'informations sur les affrontements qui ont fait, selon la junte quatre morts, mais de 70 ˆ 80 selon une source informŽe, M. Razali, lui-mme maintenu dans le brouillard le plus Žpais, aurait pu choisir d'annuler sa visite. Mais, ˆ l'ONU mercredi, Kofi Annan a dŽcidŽ de l'envoyer. Cette option, plus tactique, peut mettre les gŽnŽraux au pied du mur. A condition que M. Razali soit trs ferme. La visite de l'Žmissaire, prŽvue pour cinq jours, est sa 10 et plus importante mission ˆ Rangoun. Elle avait ŽtŽ acceptŽe par la junte il y a plusieurs semaines, aprs quatre refus successifs. Un ŽlŽment qui a probablement jouŽ dans la dŽcision d'envoyer le Malaisien ˆ Rangoun, malgrŽ tout. Jeudi, l'ONU "Žtait toujours en train de chercher des Žclaircissements" sur la possibilitŽ d'une rencontre avec Aung San Suu Kyi, a expliquŽ M. Razali ˆ l'AFP. Personne, hormis les renseignements militaires qui la dŽtiennent dans un camp ˆ 40 km de la capitale, n'a eu accs ˆ Mme Suu Kyi, blessŽe lors des affrontements entre ses partisans et des ŽlŽments du rŽgime. Les requtes dŽposŽes par l'ONU comme par le ComitŽ international de la Croix rouge (CICR) n'ont pas abouti. "Les gens ont besoin de savoir si elle a des hŽmatomes ou si c'est plus grave", dit un homme d'affaires birman, "les pressions (internationales) ne cesseront pas tant qu'on ne saura rien de son Žtat de santŽ". Des sŽnateurs amŽricains et des organisations de dŽfense des droits de l'homme ont appelŽ M. Razali ˆ ne pas aller ˆ Rangoun sans rencontrer Mme Suu Kyi, qu'il voit habituellement ˆ chaque visite. "Je ne le vois pas venir ici et ne voir qu'un c™tŽ, il perdrait toute sa crŽdibilitŽ", a estimŽ aussi un diplomate ˆ Rangoun. Alors que les chances d'une rencontre semblaient minimes, l'homme d'affaires soulignait toutefois qu'"il est encore possible qu'il la voie" car "parfois les militaires peuvent surprendre". Quelques analystes estimaient toutefois que M. Razali, mme sans voir Suu Kyi, devrait profiter de sa mission pour obtenir des Žclaircissements sur les intentions de la junte quant ˆ l'ouverture d'un dialogue politique avec l'opposition et passer encore le message sur la nŽcessaire dŽmocratisation. L'ONU "a pesŽ tous les arguments avant de prendre la dŽcision de l'envoyer. C'est bien malgrŽ tout qu'il vienne, a fait sept mois. Il est important qu'il plaide" auprs des gŽnŽraux, estimait un diplomate. L'Žmissaire de l'ONU n'a toujours pas pu voir Suu Kyi, mais garde espoir Source: AFP, 7 juin 2003 L'envoyŽ spŽcial de l'ONU Razali Ismail n'avait toujours pas ŽtŽ autorisŽ ˆ voir samedi, au deuxime jour de sa visite ˆ Rangoun, l'opposante Aung San Suu Kyi, au secret depuis plus d'une semaine, mais ne dŽsespŽrait pas de la rencontrer avant la fin de sa mission en Birmanie. M. Razali a eu un long entretien avec le numŽro trois du rŽgime militaire birman et chef des renseignements militaires, le gŽnŽral Khin Nyunt. Il a dŽclarŽ qu'il n'avait pas encore ŽtŽ autorisŽ ˆ rencontrer Aung San Suu Kyi, mais qu'il espŽrait bien pouvoir le faire. "Je pense que le gouvernement peut tre amenŽ ˆ m'autoriser ˆ la voir" a dŽclarŽ M. Razali ˆ la presse aprs l'entrevue, estimant que cela servirait plut™t la cause de la junte, qui s'est attirŽe une avalanche de condamnations internationales. "Razali ne part pas, il ne partira pas demain", a indiquŽ une source proche des efforts menŽs en vue du dialogue de "rŽconciliation nationale" en Birmanie depuis plus de deux ans, dans une allusion ˆ l'ŽventualitŽ qu'il Žcourte brutalement sa mission s'il n'obtenait pas l'autorisation de voir la laurŽate du Prix Nobel de la paix. "Rien n'a encore ŽtŽ rŽglŽ (sur cette rencontre), mais nous pouvons encore garder espoir", a ajoutŽ cette source, "nous allons voir comment les choses Žvoluent demain". La mme source a estimŽ "plut™t encourageantes" les informations communiquŽes par les responsables gouvernementaux ˆ M. Razali sur Mme Suu Kyi, que personne n'a vue depuis qu'elle a ŽtŽ blessŽe dans des heurts trs violents entre ses sympathisants et des ŽlŽments pro-junte. La junte a eu du mal ˆ convaincre en affirmant que Mme Suu Kyi n'avait pas ŽtŽ blessŽe le 30 mai, date depuis laquelle elle est dŽtenue dans un camp militaire. L'opposante, selon une source informŽe, ŽtŽ blessŽe au visage et ˆ l'Žpaule. Le convoi de Mme Suu Kyi qui effectuait une tournŽe politiuqe dans le nord est apparemment tombŽ dans une embuscade, que le dŽpartement d'Etat amŽricain a estimŽe avoir ŽtŽ montŽe par "des voyous ˆ la solde du gouvernement". Les affrontements, selon une source informŽe, ont fait un bilan probablement "plus proche des 70 ˆ 80 morts" que des quatre tuŽs annoncŽs par la junte. Samedi, la radio britannique BBC a affirmŽ que plus de 100 partisans d'Aung San Suu Kyi sont morts "assaillis sans pitiŽ" ˆ coup de baton lors de ces heurts, dont la junte a fait porter l'entire responsabilitŽ ˆ Mme Suu Kyi et ses partisans qu'elle a accusŽ de "comportement antidŽmocratique". Outre sa demande de rencontrer Mme Suu Kyi et les autres dirigeants de son parti, la Ligue nationale pour la dŽmocratie (LND) en rŽsidence surveillŽe, et de les voir libŽrer, M. Razali doit tenter de faire comprendre aux reprŽsentants du rŽgime trs isolŽ de Birmanie quelle indignation ont suscitŽe ces ŽvŽnements dans la communautŽ internationale. La Birmanie s'expose ˆ un alourdissement des sanctions occidentales qui la pŽnalisent depuis les annŽes 90. Sans attendre la conclusion de la visite de M. Razali, les Etats-Unis ont allongŽ vendredi la liste des dirigeants du rŽgime birman soumis ˆ des restrictions de visa et envisagŽ de prendre trs bient™t de nouvelles sanctions si Mme Suu Kyi n'est pas libŽrŽe. Dans un message peu rassurant, le gŽnŽral Khin Nyunt, citŽ par la presse officielle samedi, a dŽnoncŽ Aung San Suu Kyi et la Ligue, fustigeant "la ligne de confrontation adoptŽe rŽcemment par la LND qui a provoquŽ des incidents f‰cheux ayant entra”nŽ une grande perte pour l'Etat". M. Razali effectue sa 10e mission ˆ Rangoun et celle-ci doit durer, sauf imprŽvu, jusqu'au 10 juin. Le diplomate malaisien a ŽtŽ largement crŽditŽ de l'ouverture de discussions historiques entre Mme Suu Kyi et la junte en vue d'une "rŽconciliation nationale" fin 2000. Mme si ces discussions patinaient depuis des mois et que le processus politique semble tre reparti en arrire avec les ŽvŽnements du 20 mai. L'envoyŽ de l'ONU fait Žtat de "discussions encourageantes" avec la junte Source: AFP, 9 juin 2003 Pour la premire fois depuis son arrivŽe ˆ Rangoun vendredi, l'envoyŽ spŽcial de l'ONU Razali Ismail, qui cherche ˆ rencontrer l'opposante emprisonnŽe Aung San Suu Kyi, a fait Žtat de discussions "encourageantes" lundi avec de hauts responsables de la junte birmane. "Je suis encouragŽ par ma rencontre avec le vice-gŽnŽralissime Maung Aye en prŽsence du premier secrŽtaire", le gŽnŽral Khin Nyunt, a dŽclarŽ M. Razali aprs s'tre entretenu en matinŽe avec les numŽros deux et trois du rŽgime militaire. "J'espre que je vais tre en mesure de remplir un ou deux objectifs de ma visite", a dit M. Razali ˆ la presse. Le reprŽsentant spŽcial du secrŽtaire gŽnŽral Kofi Annan avait pour mandat essentiel de rencontrer l'opposante que personne -- hormis les renseignements militaires qui la dŽtiennent -- n'a vue depuis de violents affrontements le 30 mai entre ses sympathisants et ceux de la junte, et de demander sa libŽration immŽdiate. "C'est tout ce que je vais dire. Je ne pars pas aujourd'hui", a ajoutŽ M. Razali, dont le programme a visiblement ŽtŽ chamboulŽ, et trs chargŽ, lundi matin. Des sources proches de l'Žmissaire avaient laissŽ entendre qu'il Žcourterait sa visite s'il n'obtenait pas satisfaction sur une rencontre avec l'opposante, qu'il conna”t bien pour avoir effectuŽ dŽjˆ neuf missions en Birmanie et jouŽ le r™le de "facilitateur de dialogue" entre celle-ci et les gŽnŽraux. Mme Suu Kyi est dŽtenue dans un camp militaire ˆ 40 km de Rangoun et a ŽtŽ blessŽe au visage et ˆ l'Žpaule sans que ses jours ne soient en danger, selon une source informŽe. Le rŽgime militaire a dŽmenti qu'elle ait ŽtŽ blessŽe et n'a jamais indiquŽ o elle se trouvait. M. Razali est ˆ Rangoun depuis vendredi o il a tentŽ inlassablement d'obtenir le feu vert ˆ une rencontre avec la laurŽate du prix Nobel de la paix 1991. L'entretien de M. Razali avec le gŽnŽral Maung Aye, vice-prŽsident du SPDC (Conseil d'Etat pour la paix et le dŽveloppement) au pouvoir ˆ Rangoun, n'a durŽ que dix minutes lundi matin, selon de bonnes sources. Vendredi, M. Razali avait dŽjˆ eu des discussions avec le numŽro trois du rŽgime, le gŽnŽral Khin Nyunt, qui n'avaient rien donnŽ. Le numŽro un, le gŽnŽralissime Than Shwe, considŽrŽ de plus en plus comme le haut responsable dŽtenant rŽellement le pouvoir dŽcisionnel ˆ Rangoun, Žtait en dŽplacement en province. Un dŽplacement qui ne devait rien au hasard, pour certains analystes. Les heurts trs violents survenus dans le nord du pays auraient fait des dizaines de morts, mais seulement quatre selon la junte, qui en a attribuŽ l'entire responsabilitŽ ˆ l'opposition et ˆ son comportement "antidŽmocratique". Mais les tŽmoignages recueillis par la dissidence en exil se sont multipliŽs ces derniers jours et concordaient sur une embuscade montŽe par des ŽlŽments pro-junte contre le convoi de Mme Suu Kyi, qui effectuait une tournŽe politique dans le Nord avec les sympathisants de son parti, la Ligue nationale pour la dŽmocratie (LND). Des diplomates de l'ambassade des Etats-Unis ˆ Rangoun qui se sont rendus sur les lieux la semaine dernire ont conclu eux aussi ˆ une "embuscade" montŽe par "des voyous ˆ la solde du gouvernement". La rŽ-arrestation de Mme Suu Kyi, libre depuis seulement un an aprs la deuxime pŽriode d'assignation ˆ rŽsidence de sa vie, a provoquŽ l'indignation dans de nombreux pays, d'o ont ŽtŽ lancŽs des appels ˆ sa libŽration immŽdiate ainsi qu'ˆ celle des autres dirigeants de la LND. Les autres membres dirigeants du principal parti d'opposition ont tous ŽtŽ placŽs en rŽsidence surveillŽe ˆ Rangoun. Sauf son vice-prŽsident Tin Oo, 76 ans, que la rumeur avait donnŽ pour mort, et qui Žtait, selon la junte, dŽtenu dans une prison de la rŽgion de Sagaing, proche du thމtre des violences du 30 mai. Aung San Suu Kyi "va bien" et n'a pas ŽtŽ blessŽe, affirme l'Žmissaire de l'ONU Source: AFP, 10 juin 2003 Aung San Suu Kyi "va bien" et n'a pas ŽtŽ blessŽe, a assurŽ mardi l'envoyŽ spŽcial de l'ONU Razali Ismail, autorisŽ quelques heures seulement avant la fin de sa mission ˆ Rangoun ˆ rencontrer l'opposante birmane maintenue au secret depuis la fin mai. Le reprŽsentant spŽcial du secrŽtaire gŽnŽral de l'ONU Kofi Annan est la premire personne ˆ voir Mme Suu Kyi depuis qu'elle a ŽtŽ arrtŽe le 30 mai lors d'affrontements violents entre ses sympathisants et des ŽlŽments pro-rŽgime dans le nord de la Birmanie o elle effectuait une tournŽe politique. "Je peux vous assurer qu'elle va bien et a bon moral", a dŽclarŽ M. Razali ˆ la presse ˆ l'aŽroport avant de quitter Rangoun. A la question de savoir si Mme Suu Kyi avait ŽtŽ blessŽe, il a simplement rŽpondu: "Non, non, pas de blessures". La junte avait dŽmenti des informations selon lesquelles Mme Suu Kyi avait ŽtŽ blessŽe lors de ces violences survenues aprs une "embuscade" de "voyous ˆ la solde du gouvernement" birman, selon le dŽpartement d'Etat amŽricain. M. Razali a obtenu ˆ l'arrachŽ l'autorisation de voir Mme Suu Kyi quelques heures seulement avant de quitter la Birmanie ˆ l'issue d'une visite de cinq jours lors de laquelle il a multipliŽ les entretiens avec les responsables du gouvernement militaire. Sa rencontre lundi avec le numŽro deux de la junte, le gŽnŽral Maung Aye, semble avoir ŽtŽ dŽterminante alors que la pression de la communautŽ internationale s'accentuait sur Rangoun. M. Razali a passŽ une demi-heure avec Mme Suu Kyi dans des locaux du gouvernement de la capitale. "Nous avons eu une bonne discussion", a-t-il dŽclarŽ. "J'ai entendu diverses informations sur les incidents (du 30 mai). Elle a sa version et j'en ai pris note", a-t-il dit. Les violences ont officiellement fait quatre morts. Mais des sources de la dissidence se fondant sur de multiples tŽmoignages visuels ont fait Žtat d'au moins 70 morts. M. Razali pourrait tre tenu ˆ une certaine rŽserve aprs la rencontre avec Mme Suu Kyi, obtenue avec tant de difficultŽs et ne pas dire tout ce qu'il sait dŽsormais, ont soulignŽ des diplomates. Il n'a par exemple pas pu dŽvoiler l'endroit o il avait ŽtŽ amenŽ ˆ rencontrer l'opposante, indiquant simplement que ce n'Žtait pas ˆ la rŽsidence de Mme Suu Kyi, o celle-ci a effectuŽ deux longues pŽriodes d'assignation par le passŽ. Lors d'une escale ˆ Singapour sur le chemin de Kuala Lumpur, il a de nouveau rŽclamŽ la libŽration de Mme Suu Kyi et des autres opposants et pressŽ la junte et le mouvement dŽmocratique de reprendre le dialogue. Les deux camps doivent "se rendre compte des dangers potentiels" d'un Žchec du processus de rŽconciliation, a-t-il dit. Il s'est refusŽ ˆ toute dŽclaration sur le bilan controversŽ des rŽcentes violences politiques. Le diplomate malaisien avait obtenu de pouvoir rencontrer Mme Suu Kyi au lendemain d'un appel lancŽ par Washington et de menaces renouvelŽes d'un durcissement des sanctions amŽricaines contre la Birmanie. M. Razali a ajoutŽ que les responsables birmans lui avaient donnŽ "des assurances trs fermes et claires" de leur intention de librer l'opposante. Mais, a-t-il ajoutŽ, "ils devraient faire quelque chose maintenant pour montrer qu'ils sont sŽrieux sur leur volontŽ d'avoir des discussions avec elle". L'Žmissaire de l'ONU a obtenu de Rangoun le strict minimum Source: AFP, 10 juin 2003 L'Žmissaire de l'ONU Razali Ismail n'est pas reparti les mains vides de Rangoun mardi puisqu'il a pu voir ˆ la dernire minute l'opposante Aung San Suu Kyi, mais il a obtenu le strict minimum du gouvernement militaire. Si M. Razali, premire personne ˆ voir Mme Suu Kyi dŽtenue au secret depuis le 30 mai, a fourni les seules informations indŽpendantes rassurantes sur l'Žtat de santŽ du prix Nobel de la paix, les diplomates joints ˆ Rangoun se gardaient bien de tout optimisme ˆ l'issue de la visite de l'envoyŽ spŽcial de Kofi Annan.M. Razali a mis prs de cinq jours ˆ avoir le feu vert de Rangoun ˆ une rencontre avec Mme Suu Kyi --qu'il voit en temps normal ˆ chacune de ses visites en Birmanie-- et ˆ l'arrachŽ, moins de quatre heures avant son dŽpart. Le reprŽsentant de l'ONU a ŽvitŽ de justesse un fiasco total face ˆ une junte arc-boutŽe sur son refus et gŽnŽralement peu sensible ˆ l'opinion internationale."C'est un geste qu'ils ont fait malgrŽ tout, et vu les circonstances on ne pouvait pas espŽrer trop", jugeait un diplomate ajoutant que le bilan de la visite de l'Žmissaire est "trs limitŽ". Selon une source proche de M. Razali, celui-ci a essuyŽ un refus de voir Mme Suu Kyi ds son arrivŽe et il y a eu "de grandes discussions internes" ˆ ce sujet. M. Razali a apparemment pu obtenir cette concession de dernire minute en insistant sur la condamnation de la communautŽ internationale et l'imminence d'un durcissement des sanctions contre la Birmanie ˆ un moment o Washington multiplie les avertissements. Toute la mission de M. Razali en Birmanie --la 10e, et la plus difficile-- a donc ŽtŽ focalisŽe sur la seule question de savoir si oui ou non il pourrait voir Mme Suu Kyi. Une question certes importante au vu des informations inquiŽtantes circulant sur sa santŽ, mais qui a laissŽ de c™tŽ d'autres questions majeures telles le sort de tous les autres dirigeants de son parti en rŽsidence surveillŽe et l'avenir du processus politique birman qui Žtait dŽjˆ dans une mauvaise passe avant ces ŽvŽnements. "La voir c'Žtait le premier objectif, on a ŽtŽ rassurŽs sur la santŽ et l'Žtat d'esprit de Mme Suu Kyi, mais il y a tout le reste, la libŽration des autres, le redŽmarrage du processus politique, on est loin du compte", dŽclarait un analyste ˆ Rangoun. Les autres membres de la direction du parti de Mme Suu Kyi, la Ligue nationale pour la dŽmocratie (LND), ont ŽtŽ placŽs en rŽsidence surveillŽe ˆ Rangoun, le vice-prŽsident de la Ligue, Tin Oo est, selon la junte emprisonnŽ dans le Nord. Une chappe de plomb s'est donc de nouveau abattue sur le principal parti d'opposition, qui tentait laborieusement de parler avec la junte d'une "rŽconciliation nationale" depuis la fin 2000, gr‰ce aux bons offices de M. Razali. Toutes les permanences du parti ont ŽtŽ fermŽes dans le pays ˆ la suite des affrontements entre des sympathisants de Mme Suu Kyi et des Žlements pro-junte le 30 mai, dans le nord du pays. M. Razali n'a pas pu obtenir ˆ Rangoun la libŽration de Mme Suu Kyi, ni celle de ses lieutenants. "Les ŽvŽnements montrent clairement que (le gŽnŽral) Than Shwe (le numŽro un de la junte) n'a que du mŽpris pour l'ONU et la communautŽ internationale", explique Debbie Stothard, responsable au groupe de dŽfense des droits de l'Homme Altsean-Burma. "C'est bien qu'ils lui aient donnŽ un accs" ˆ Mme Suu Kyi, dit de son c™tŽ un diplomate, "mais quel geste en vue de la rŽconciliation nationale ont-ils fait? Ils ont arrtŽ Suu Kyi, tabassŽ ses sympathisants et les ont jetŽs en prison".Avant son dŽpart, M. Razali a dŽclarŽ qu'il "voudrait revenir ds que possible". "D'ici lˆ j'espre que (Aung San Suu Kyi) aura ŽtŽ libŽrŽe, les autres aussi, qu'on pourra partir d'un bon pied et accŽlŽrer le processus de rŽconciliation nationale".Encore faudra-t-il que les gŽnŽraux acceptent qu'il retourne ˆ Rangoun. "Je voudrais revenir ds que possible. D'ici lˆ j'espre qu'elle aura ŽtŽ libŽrŽe, les autres aussi, qu'on pourra partir d'un bon pied et accŽlŽrer le processus de rŽconciliation nationale", avait-il dit ˆ Rangoon. "Dans une certaine mesure, cette visite dissipe l'atmosphre pessimiste, mais il va falloir voir ce qui se passe aprs tout cela", a estimŽ, prudent, un diplomate. Les autres membres de la direction du parti de Mme Suu Kyi, la Ligue nationale pour la dŽmocratie (LND), ont ŽtŽ placŽs en rŽsidence surveillŽe, toutes les permanences du parti dans le pays fermŽes et de nombreux sympathisants qui accompagnaient Mme Suu Kyi --un chiffre d'une centaine a ŽtŽ ŽvoquŽ-- n'ont pas rŽapparu depuis le 30 mai. Net Hebdo est une newsletter gratuite ŽditŽe tous les mercredis par l'association Info Birmanie. Pour vous abonner, il vous suffit d'Žcrire ˆ l'association: info-birmanie@globenet.org Une version papier mensuelle est disponible contre 20 EUR par an. 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