Birmanie>Net Hebdo n° 35
La lettre d'information hebdomadaire d'Info Birmanie


Sommaire

  • Edito
  • Le CICR a rendu visite à Aung San Suu Kyi
  • Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre la Birmanie
  • La Birmanie se met à l’euro !
  • Jakarta demande la libération de Suu Kyi avant le sommet de l’ASEAN.


Edito

La libération d'Aung San Suu Kyi, il y a prés d'un an et demi, fut saluée comme une victoire par l'ensemble de la communauté internationale. L'espoir suscité par l'ouverture d' un dialogue entre les généraux et le prix Nobel de la paix, provoqué par l'envoyé spécial des Nations Unies, M. Razali Ismael, était cependant très modéré. En effet, les militaires birmans n'apparaissaient à personne comme réellement désireux de partager le pouvoir ni meme d'aider à une quelquonque amélioration des conditions de vie de leur peuple. La plupart des pays maintinrent une certaine pression sur le régime, ce qui donna à Aung San Suu Kyi la liberté de se déplacer dans le pays pour y tenir des meetings  et permit de petits progrés au quotidien pour la population ( comme le dit la dame elle-meme, la Birmanie est comme un lac gelée: meme si à la surface rien ne semble évoluer, la vie se developpe sous la glace et change de jour en jour). Par exemple, la radio Democratic Voice of Burma, dont les informations sont régulièrement utilisées dans Net Hebdo, commença à réaliser des interviews par telephone à l'interieur du pays sans que celles ou ceux qui y avaient répondu ne soient inquiétés. Malheureusement, dés la fin de l'automne, profitant d'un certain relachement de la fameuse pression internationale après quelques mois, le Bangladesh, puis l'Inde, puis la Thailande recommencèrent discrètement à faire des affaires avec la junte. Dés lors, un net durcissement s'engagea, notamment du fait de l'USDA, une association-milice à la solde des militaires. Des membres de l'USDA commencèrent à perturber les meetings politiques, à dissuader les birmans d'aller à la rencontre d'Aung San Suu Kyi et à empecher les membres de la NLD, son parti, de se réunir et d'avoir quelque activité politique que ce soit. Dans le meme temps, les birmans réfugiés en Thailande et au Bangladesh virent leurs conditions se dégrader très rapidement. Malgré tout, des foules immenses, réunissant plusieurs dizaines de milliers de personnes, ne cessaient de se rassembler dans toutes les villes visitées par Aung San Suu Kyi.Le constat etait très clair pour les généraux: loin d'avoir été oubliée par les birmans, ce qu'ils esperaient assez naivement, la secretaire générale de la NLD jouissait d'un soutien populaire intact. La réponse fut à leur image: la repression s'accentua, poussant finalement le prix Nobel de la paix à critiquer ouvertement la junte, et ce pour la première fois, en déclarant: "Nous avons été poussés à mettre en doute l'intégrité du SPDC et sa sincérité dans l'accomplissement de la réconciliation nationale. J'en suis arrivée à la conclusion que le SPDC n'est pas intéressé par la réconciliation nationale. La réconcilation nationale c'est le changement. Ils ne veulent pas le changement, mais le changement est inévitable". Un mois plus tard, le 30 mai, elle devait etre arrétée pour la troisième fois depuis 1989, et plusieurs dizaines de ses supporters tués ou bléssés lors d'une attaque d'une sauvagerie rare. On sait quel tollé international s'ensuivit et comment le monde fut scandalisé de rester plus d'une semaine sans nouvelles d'un prix Nobel de la paix unanimement reconnu pour son combat pour la démocratie (cf. les numéros precedents de Net Hebdo). Pour la première fois dans l'histoire de cette institution, les membres de l'ASEAN condamnèrent l'un des leurs, les Etats-Unis et l'Union Européenne renforcèrent leurs sanctions, le Japon suspendit le versement de l'aide au developpement. Mais au-delà de cette radicalisation dans la mise au ban des Nations, les attitudes vis à vis de la junte sont très diverses. Le Bangladesh, l'Inde et la Chine soutiennent que la crise actuelle est un problème interne qui ne regarde que les birmans. La Thailande, tiraillée entre la raison ( à cause de la dictature, plus d'un million de birmans se sont refugiés sur son sol, le Yaa-ba, drogue chimique issue du pavot birman, est devenu l'un des principaux problème de santé publique du royaume, la frontière est contamment le théatre de combats, …) et les affaires, garde plus que jamais une position ambiguë, condamnant l'arrestation d'Aung San Suu Kyi et proposant la mise en place d'une feuille de route tout en réprimant l'opposition birmane et en durcissant les conditions de vie des travailleurs migrants. D'autres pays de l'ASEAN, comme l'Indonésie, la Malaisie et les Philippines, semblent determinés à pousser les militaires birmans à changer, les menaçants purement et simplement d'exclure la Birmanie de l'ASEAN. Il faut dire que la perspective d'une présidence birmane prévue pour 2006 n'est pas la meilleure dont puissent rever les autres membres de cette organisation…Le Japon , quant à lui, à gelé jusqu'à nouvel ordre l'aide publique au developpement qu'il accordait au pays, et qui representait une véritable manne pour les généraux. Les Etats-Unis ont été encore plus loin en gelant les avoirs de tous les proches du pouvoir et en interdisant toute importation en provenance de Birmanie (ce qui n'empeche pas Unocal d'etre sur le point d'investir de nouveaux fonds dans le projet Yadana dont Total est le principal partenaire). Contrairement à ce qui est frequemment retorqué à ceux qui, comme nous, soutiennent l'idée d'un boycott, il semblerait bien que cette stratégie se révéle payante. Comme nous l'ont confirmé plusieurs témoins occidentaux s'etant rendus recemment en Birmanie, la pression s'accentue sur ceux qui bénéficient du régime en place, sans que la population ne souffre plus que depuis l'arrivée au pouvoir des militaires, en 1962. Encore faudrait-il que l'Union Européenne fasse de meme. Malheureusement, autant la dénonciation du régime birman est très claire, autant les actes ne sont pas à la hauteur de l'enjeu. Comment se satisfaire d'interdire de visas une oligarchie prédatrice et criminelle ? Comment supporter que privée de dollars, celle-ci se tourne vers l'euro ? Les signes montrant que la junte est sensible à la pression ne manquent pourtant pas. A commencer par les gesticulations de palais qui ont agité Rangoun recemment. D'abord annoncé limogé, Khin Nyunt, n°3 du régime, est devenu Premier Ministre, sans que l'on arrive très bien à savoir quelle signification donner à cette promotion. Une seule chose est sure: les généraux birmans modifient régulièrement leur propre organigramme (la dernière refonte ne datait que de fevrier 2002), sans que cela n'affecte leur mainmise sur le pays. En somme, on serait tentés de croire à une volonté d'améliorer l'image (Khin Nyunt est souvent vu comme plus moderé que Than Shwe) sans changer sur le fond. Pour ajouter à la confusion, la déclaration américaine selon laquelle Aung San Suu Kyi aurait entammé une greve de la faim, depuis dementie par la croix-rouge, ne nous permet d'avoir une vision qu'assez floue de la réalité de la situation. Mais nous restent malgré tout un certain nombre d'elements: les morts dues aux mines antipersonelles ont doublé en 2002, l'armée continue à tuer, violer, emprisonner, torturer, recruter de force (notamment des enfants), deloger, recourir au travail forcé, requisitionner, detruire, etc… Et Aung San Suu Kyi est enfermée dans un lieu inconnu.

Mael Raynaud

Le CICR a rendu visite à Aung San Suu Kyi
Source:AFP, 6 septembre 2003

Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a pu constater samedi qu'Aung San Suu Kyi s'alimentait et qu'elle allait "bien", lors d'une visite autorisée par la junte pour couper court aux allégations des Etats-Unis sur une grève de la faim de l'opposante. Sous pression américaine depuis une semaine, le régime militaire birman a émis un communiqué pour faire état de cette visite, demandée sans succès depuis plus d'un mois par le CICR. "Cet après-midi, le CICR a rendu visite à Madame Aung San Suu Kyi pour lui apporter un message de sa famille", annonce le texte. "Le CICR a trouvé qu'elle allait bien et a vu qu'elle n'observait pas une grève de la faim comme l'ont affirmé certains", dit-il en référence aux Etats-Unis. Le département d'Etat américain a affirmé trois fois au cours de la semaine écoulée que la dirigeante de l'opposition avait cessé de s'alimenter pour protester contre sa détention au secret. Rangoun avait catégoriquement démenti. Le CICR a confirmé à l'AFP les informations du communiqué officiel birman. "Nous pouvons simplement confirmer ce qui était dans le communiqué de presse", a indiqué Jean-Pascal Moret, chargé de la communication du CICR à Rangoun, expliquant "ne pas pouvoir en dire plus que ce qui est dit dans ce message". Deux membres de la délégation du CICR de Rangoun ont rendu visite à Mme Suu Kyi et "la rencontre a duré environ une heure", a-t-il seulement précisé. On ignore si elle s'est déroulée dans le lieu, qui n'a jamais été révélé, où Mme Suu Kyi est détenue. Ni l'ONU, ni son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), n'avaient été en mesure de confirmer l'annonce choc américaine d'une grève de la faim, accueillie avec scepticisme par les analystes à Rangoun et contredite par la Thaïlande. Certains avaient avancé que l'allégation américaine avait pour but de mettre la junte sous pression et la pousser à autoriser enfin des sources indépendantes à rendre visite à Mme Suu Kyi, dont l'état de santé était l'objet d'une inquiétude croissante dans le monde. L'annonce d'une grève de la faim par Washington avait déclenché des réactions de profonde préoccupation de l'ONU, de l'Union européenne ainsi que de plusieurs pays occidentaux. Jeudi, Washington avait mis Rangoun au défi de libérer l'opposante pour  prouver qu'elle ne poursuivait pas une grève de la faim. "Je crois que le gouvernement se demandait sérieusement comment il pourrait apporter un démenti, et c'est pour cela qu'il a autorisé l'accès" à Mme Suu Kyi, a déclaré un diplomate asiatique contacté à Rangoun. "C'est une bonne chose", s'est-il félicité, souhaitant que la junte "continue d'autoriser des visites d'organisations internationales à Mme Suu Kyi". On est loin toutefois de voir satisfaite l'exigence, réitérée maintes fois, par les pays occidentaux et ceux de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) d'une libération de Mme Suu Kyi. Aucune source indépendante n'avait vu le prix Nobel de la paix, une frêle femme de 58 ans, depuis le 28 juillet, date d'une première visite du CICR, qui avait alors estimé qu'elle se portait bien. "Depuis la visite du CICR et de (l'envoyé spécial de l'ONU) Razali (Ismail), personne n'avait d'information sur son état. Cela (la visite de samedi) nous permet au moins (...) de savoir qu'elle va bien", a déclaré Sunai Phasuk de Forum Asia, organisation de défense des droits de l'Homme basée à Bangkok. M. Razali --homme-clé de l'ouverture de discussions historiques entre Mme Suu Kyi et la junte fin 2000 qui ont depuis capoté-- tente de revenir à Rangoun à la mi-septembre, à la condition expresse de pouvoir y revoir l'opposante. Mme Suu Kyi est au secret depuis le 30 mai, date de heurts meurtriers entre ses partisans et ceux de la junte qui ont apparemment tendu une embuscade à son  convoi, lors d'une tournée politique dans le nord du pays.

Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre la Birmanie
Source: Voice Of America, 1er septembre 2003


Les Etats-Unis ont imposé de nouvelles sanctions économiques à l'encontre de la Birmanie et quelques hommes d’affaires disent qu’elles ont déjà provoqué la fermeture de plusieurs usines de textile. Le but de ces sanctions économiques est de faire pression sur le gouvernement militaire pour qu’il relâche la leader de l’opposition démocratique, Aung San Suu Kyi. Ces nouvelles sanctions empêcheront le gouvernement militaire d’accéder au dollar, monnaie forte dont il a besoin. Depuis le 28 Août, les Etats-Unis ont interdit toutes importations en provenance de Birmanie et ont gelé tout soutien financier. Le marché américain représente environ 25% des exportations officielles de la Birmanie. En 2002, les exportations de textile et de chaussures vers les Etats-Unis valaient 350 millions de dollars. Selon  les hommes d’affaire de Rangoon, les sanctions ont déjà commencé à nuire. Dans les semaines précédant la mise en œuvre effective des sanctions, les consignes américaines se faisaient déjà sentir.  Par voie de conséquence, un tiers des 300 entreprises birmanes de textile et de vêtement ont fermé, laissant derrière elles 10 000 sans – emploi, dont majoritairement des jeunes femmes. L'ONG ALTSEAN Burma appelle toujours plus de pays à soutenir les mesures américaines. Selon la porte-parole du groupe, Debbie Stothard, cet embargo coupera ainsi l’accès à la monnaie américaine nécessaire pour le commerce international. " Les sanctions sont résolument dures. Ce n’est pas uniquement l’embargo sur les importations des Etats – Unis qui les met à mal, mais aussi l’embargo sur les versements de dollars américains qui se dessine à travers les comptes américains. " a t-elle dit. " Cela signifie que le régime devient petit à petit à court de dollars américains. "  Ces sanctions s’ajoutent aux précédentes, mises en œuvre il y a des années, après que le gouvernement militaire ait sévi contre les militants démocrates. Ces nouvelles mesures viennent, quant à elles, en réponse à l’arrestation en Mai de la leader de l’opposition Aung San Suu Kyi par le gouvernement. Selon Madame Stothart, le remaniement récent du gouvernement, avec la nomination du chef des renseignements secrets Khin Nyunt comme premier ministre, avait pour but de limiter les conséquences négatives des sanctions. Selon le premier ministre Khin Nyunt, cette pression extérieure n’aura pour seul effet que d’éloigner encore plus la Birmanie de la démocratie. Diffusé par les médias d’état, le gouvernement a déclaré que les sanctions nourriraient la haine et le conflit international. De nombreux gouvernements s’opposent pourtant à la position américaine. Selon le ministre des Affaires Etrangères Thaïlandais, Surakiart Sathirathai, ces sanctions ne toucheront que la population ordinaire : " Nous ne sommes pas d’accords avec les sanctions. Et nous l’avons réaffirmé de nombreuses fois parce qu’elles ne mènent pas à la démocratie. " " Les sanctions rendent la vie plus dure aux plus pauvres, nous avons une approche différente, nous n’adhérons pas aux sanctions. " Mr Surakiart précise qu’il y a déjà plus d’un million de réfugiés birmans en Thaïlande, et que si les sanctions se durcissent, plus encore chercheront à traverser la frontière pour venir trouver un emploi.


La Birmanie se met à l’euro !
Source: Irrawaddy, 29 aout 2003

Depuis la mise en œuvre, hier, des sanctions américaines sur la Birmanie, les hommes d’affaire de Rangoon ont commencé à ouvrir des comptes en euro à la Myanmar Foreign Trade Bank (MFTB), leur permettant de contourner tout problème de transaction, (selon une source en place à Rangoon). Depuis la ratification par le président américain G.W.Bush de " la feuille de sanction " le 29 Juillet, les banques étrangères refusent les Lettres de Crédit provenant des institutions financières birmanes – changement qui a eu un impact immédiat sur les exportations et importations en Birmanie. " Depuis que les transactions ne peuvent plus s’effectuer en dollars américains, les autorités cherchaient un moyen de modifier le système de change. " explique un économiste de Rangoon. " Elles avaient émis l’idée d’utiliser soit la monnaie chinoise, soit l’euro, soit le bath thaïlandais comme un substitut au dollar. " " Aujourd’hui l’euro apparaît comme la meilleure monnaie alternative". " Nous sommes tous en train d’en tester la couleur " dit Aung Lwin, un homme d’affaire de Rangoon. " J’ai ouvert un compte avec 100 euros à la MFTB. D’autant que je sache, personne n’a encore commencé à utiliser son compte en euro pour effectuer des transactions – donc pour l’heure, personne ne sait comment ça va marcher. " De nombreux experts redoutent que ce passage, du dollar américain à l’euro, ne se fasse pas en douceur. L’euro n’est pas aussi internationalisé que le dollar, et doit lui-même être converti en dollars dans la plupart des transactions. Les analystes financiers à Rangoon pensent que la majorité des banques étrangères demandera entre 5 et 7 % pour convertir les fonds en euro. Un économiste birman basé à Singapour, le Dr Maung Kyi, pense que le " plan euro " de la junte va échouer. " Au prix du change vient s’ajouter d’autres coûts, le prix des importations va augmenter et les bénéfices des exportations va diminuer. " De plus, certains analystes économiques soulignent le fait que l’euro a tendance à plus fluctuer que le billet vert. Un autre souci des membres du cercle des hommes d’affaire de Rangoon, est la mesure dans laquelle la valeur du Burmese Foreign Exchange Certificates (FEC) va être touchée, compte tenu de son indexation au dollar. Parallèlement, la Chine s’est proposée d’aider les industries d’export voisines de la Birmanie selon des sources gravitant dans le monde des affaires. " Je pense que la Chine va offrir régulièrement des prêts et son aide " explique un autre économiste pour ajouter ensuite :  " Mais la Chine ne soutiendra pas les agents de commerce en Birmanie avec des Lettres de Crédit ou en facilitant les transactions financières. "

Jakarta demande la libération de Suu Kyi avant le sommet de l’ASEAN.
Source: Financial Times, 10 septembre 2003

L’Indonésie a demandé hier à la junte militaire birmane de libérer la leader de l’opposition Aung San Suu Kyi, avant la réunion des dirigeants des pays du Sud Est asiatiques à Bali le mois prochain. L’Indonésie, qui assume actuellement la présidence de l’ASEAN ( Association des Nations du Sud Est Asiatique), semble de plus en plus impatiente d’obtenir la libération de Madame Suu Kyi. Jakarta est inquiète car si Madame Suu Kyi n’est pas libérée avant le sommet de l’ASEAN, qui se déroulera les 7-8 Octobre à Bali, la détention du Prix Nobel de la Paix occultera probablement la réunion annuelle du groupe, alors qu’elle a déjà été le centre des discussions au mois de Juin lors d’une réunion interministérielle au Cambodge.  " Pour le gouvernement indonésien, la libération d’Aung San Suu Kyi ne peut plus être à nouveau retardée. " selon le ministre des Affaires Etrangères Hasan Wirayuda s’exprimant devant le Parlement à Jakarta, hier. La Birmanie est maintenue sous forte pression depuis l’attaque du convoi de Madame Suu Kyi le 30 Mai dernier, par des partisans du gouvernement armés de barres de fer.  Cette attaque et la détention ultérieure en un lieu sercret de Aung San Suu Kyi, brise l’illusion d’un dialogue, mené par l’agent des Nations Unies, vers la fin de 40 ans de dictature militaire en Birmanie Rangoon peine à justifier la détention de Madame Suu Kyi, et prétexte le fait que les partisans politiques de Suu Kyi complotaient le renversement de leur gouvernement. Mais les pays voisins sont de plus en plus exaspérés par les explications de la junte ainsi que par le trouble que cause la Birmanie pour l’ASEAN, ce qui ne fait qu’encourager sa condamnation par ses anciens amis fiables tels que l’Indonésie, la Malaisie et le Japon. Pendant ce temps, la junte birmane a déclaré qu’elle avait nommé quatre anciens officiers militaires et un juge peu connu pour superviser la rédaction du projet d’une nouvelle constitution, considérant qu’elle remplit ainsi ses engagements, comme pour persuader un monde sceptique que le pays est sur le chemin d’élections justes et libres. Razali Ismail, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Birmanie, a déclaré qu’il fallait laisser une chance à la junte de remplir sa promesse de la semaine dernière, selon laquelle elle allait établir ce qu’elle appelle " une démocratie disciplinée " dans le pays. Mais les critiques disent que l’on ne peut accorder que très peu de crédibilité au discours démocrate du régime tant que Suu Kyi n’est pas libérée.


Net Hebdo est une newsletter gratuite éditée tous les mercredis par l'association Info Birmanie.
Pour vous abonner, il vous suffit d'écrire à l'association: info-birmanie@globenet.org
Une version papier mensuelle est disponible contre 20 EUR par an.

Info Birmanie - 9 passage Dagorno - 75020 Paris - 01 44 93 93 57 - info-birmanie@globenet.org - www.birmanie.org