Grosse opération chirurgicale pour Aung San Suu Kyi
Source: La Libre Belgique, 19 septembre 2003
La dirigeante de l'opposition birmane, Aung San Suu Kyi, au secret depuis
près de quatre mois, a subi avec succès une opération chirurgicale
majeure de trois heures vendredi dans une clinique de Rangoun, a annoncé à
la presse son médecin personnel. "L'opération s'est déroulée à partir de
12H45 (07H15, heure belge ", a déclaré le Dr Tin Myo Win, "c'était une opération
majeure de trois heures. Son état est stable et elle est 100 pc bien ", a-t-il
précisé. "Elle parle. Elle va rester ici quelque temps ", a ajouté
le médecin. Refusant de divulguer la nature du geste chirurgical, il a simplement
indiqué que ce n'était pas simplement une opération gynécologique.
"Ce n'était pas un seul problème ", a-t-il déclaré. Des informations avaient
fait état d'une intervention à l'utérus la veille. Aung San Suu Kyi, âgée
de 58 ans, avait seulement subi jeudi des examens préparatoires à une intervention,
notamment cardiaques. L'opposante avait été hospitalisée à l'Asia Royal Hospital,
l'une des meilleures cliniques privées de Rangoun, qui traite les patients
aisés. Elle avait insisté pour que son médecin personnel soit auprès d'elle,
selon des sources informées. Cette opération a permis à Mme
Suu Kyi, isolée au secret depuis le 30 mai, de quitter, au moins provisoirement,
l'endroit non précisé de Rangoun où le gouvernement militaire la détient.
La clinique où Mme Suu Kyi a été opérée, et elle a reçu d'innombrables gerbes
de fleurs pour sa célèbre patiente, envoyées essentiellement par le corps
diplomatique. "Si son médecin dit qu'elle va bien, nous devons accepter cela
", a déclaré un diplomate, en référence au mutisme total des autorités sur
le sort de l'opposante. Aucun étranger n'a pu voir Mme Suu Kyi depuis la
visite que lui a rendue, le 6 septembre, une délégation du Comité international
de la Croix Rouge (CICR), qui avait alors assuré qu'elle allait bien. Les
analystes ont relevé que le médecin personnel de Mme Suu Kyi avait été autorisé
en haut lieu à communiquer des informations sur l'opposante alors que rien
n'avait filtré de la clinique depuis son admission. "C'est une excellente
nouvelle et j'espère qu'il y aura comme ça d'autres bulletins
de santé car tout le monde s'inquiète pour Mme Suu Kyi ", a déclaré un diplomate
occidental. Jeudi, Washington, qui ne relâche pas la pression sur Rangoun
depuis le 30 mai, avait encore exprimé sa préoccupation quant à l'état de
santé de l'opposante. Certains analystes estiment possible néanmoins que
l'opération, et la convalescence, de Mme Suu Kyi offrent aux généraux une
porte de sortie qui leur permettrait de ne pas apparaître céder aux pressions.
Sans aller jusqu'à la libérer, ils pourraient alors ramener Mme
Suu Kyi chez elle et la placer sous le régime de la résidence
surveillée sous lequel elle a déjà vécu deux longues périodes de sept ans
et demi au total. "Ils ont une bonne raison humanitaire, ce serait une occasion
à ne pas manquer ", estime le même diplomate. D'autant que l'ASEAN attend
un geste des généraux avant son sommet à Bali, début octobre.
Le NCUB (Conseil
National pour l'Union de la Birmanie) fête son onzième anniversaire
Dhaka, le 23 septembre 2003: Le sommet de la coalition birmane anti-militaire
a ré-exprimé sa volonté de continuer la lutte pour établir une union fédérale
démocratique. Dans une déclaration du 22 septembre, marquant son 11ème anniversaire,
le Conseil National de l'Union de la Birmanie jura de s'allier avec toutes
les forces anti-militaires à l'intérieur comme à l'étranger jusqu'à ce qu'une
union fédérale démocratique soit instituée en Birmanie. Le NCUB est composé
de l'Alliance pour la Démocratie en Birmanie, du Front National Démocratique,
de la Ligue Nationale pour la Démocratie des zones libérées et des membres
de l'Union parlementaire. Même si le peuple de Birmanie, composé de différentes
nationalités, a réussi à gagner son indépendance de joug colonial et du
gouvernement fasciste en s'unissant, la dictature militaire (la junte au
pouvoir actuellement) n' a pas réussi à résoudre les problèmes politiques
avec des moyens justes. La dictature, promet-on, est de condamner la guerre
civile et un pouvoir dictatorial. Or la junte a non seulement refusé les
résultats des élections de 1990, mais aussi les résolutions de l'Assemblée
Générale des Nations Unies appelant à une réconciliation par un dialogue
tripartite. En commettant les massacres prémédités du 30 Mai à De-peh-in,
la junte birmane a montré qu'elle n'utilisait plus de moyens non-violents
pour résoudre les conflits, a-t-il ajouté.
La coalition a aussi déclaré qu'en essayant de monter une fausse Convention
Nationale, les dictateurs militaires voulaient uniquement assurer leur maintien
au pouvoir. En lançant des offensives armées la junte abuse de son pouvoir
pour supprimer toute liberté politique dans le pays y compris contre la
Ligue Nationale pour la Démocratie (le parti le plus important de Birmanie
qui a gagné avec une majorité écrasante les élections nationales de 1990
organisées par la junte).
Ali Alatas repart de Rangoun
les mains vides
Source: AFP, 24 septembre 2003
L'émissaire indonésien Ali Alatas est reparti de Rangoun les mains vides:
la junte birmane ne lui a donné aucune indication de calendrier sur la libération
de l'opposante Aung San Suu Kyi que réclame la communauté internationale
depuis près de quatre mois. M. Alatas a simplement reçu une vague assurance
des hauts responsables du gouvernement militaire que la détention de Mme
Suu Kyi était "temporaire" et qu'ils "étudieraient avec soin" le contenu
de la lettre qu'il leur a remise de la part de la présidente indonésienne
Megawati Sukarnoputri. L'ancien ministre des Affaires étrangères est donc
apparemment reparti bredouille de Rangoun après une mission de quatre jours
dont l'objectif était de pousser les généraux à libérer rapidement Mme Suu
Kyi, à l'approche du sommet de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est
(ASEAN), prévu à Bali à partir du 7 octobre. Le généralissime Than Shwe
--numéro un du régime qui décidera en dernier ressort du sort de Mme Suu
Kyi-- et le nouveau Premier ministre, le général Khin Nyunt, ont assuré à
M. Alatas que la détention de l'opposante se justifiait par la nécessité
de la "protéger". Cet argument a été avancé moult fois par la junte et au
mépris de toute logique, Mme Suu Kyi étant détenue depuis le 30 mai en vertu
d'un article de loi (10-A) qui protège l'Etat contre "les éléments subversifs"
et autorise sa détention sans procès pendant cinq ans. "Ils n'ont donné
aucune indication de date", a déclaré M. Alatas devant les journalistes
locaux avant son départ. "Je peux confirmer que dans cette lettre nous avions
bien exprimé l'espoir de voir lever rapidement les restrictions
pesant sur madame Aung San Suu Kyi et (de voir) sa libération rapide".
Il a ajouté avoir insisté sur le fait que l'ASEAN demandait un geste à Rangoun
avant son sommet. "Il est dans l'intérêt de l'ASEAN dans son ensemble et
dans celui de la Birmanie qu'aucune question étrangère telle un problème
non résolu concernant Aung San Suu Kyi ne puisse entacher nos débats", a
dit l'ancien chef de la diplomatie de l'ex-président Suharto. "Si cette
question n'est pas réglée, c'est un facteur de plus en plus contre-productif",
a ajouté M. Alatas. Les dernières réunions ministérielles de l'ASEAN, en
juin à Phnom Penh, ont été littéralement empoisonnées par la
question birmane: la junte venait de mettre au secret Mme Suu
Kyi après que le convoi dans lequel elle voyageait fut tombé dans une violente
embuscade. La lauréate du prix Nobel de la paix a pu quitter son lieu de
détention la semaine dernière lorsqu'elle a été hospitalisée pour une intervention
chirurgicale majeure dont elle se remettait rapidement mercredi dans une
clinique privée de Rangoun. Mardi, son médecin personnel avait fait état
de sa rapide récupération, ajoutant qu'elle était désormais en état de recevoir
des visiteurs. Mais M. Alatas n'a pas rendu visite à l'opposante. "On m'a
fait comprendre qu'avant mon arrivée une rencontre avait été prévue à mon
programme. Mais son état de santé l'a empêché", a-t-il dit. En dépit de l'échec
apparent de cette visite, M. Alatas s'est dit satisfait."Je peux vous dire
que les discussions que j'ai eues avec le généralissime Than
Shwe et le Premier ministre le général Khin Nyunt ont été très instructives",
a-t-il affirmé sans précisions. M. Alatas reparti de Rangoun, l'attention
va désormais se reporter sur la visite, le 30 septembre, de l'envoyé spécial
de l'ONU, M. Razali Ismail, dont le secrétaire général des Nations unies,
Kofi Annan, a souhaité en début de semaine qu'il puisse voir Mme Suu Kyi.
M. Razali semble être le dernier interlocuteur extérieur à pouvoir faire
passer le message, à une junte arc-boutée, de l'urgente nécessité
d'un geste politique avant le sommet de Bali.
Des jeunes de la LND
condamnés
Source: Democratic Voice of Burma, 16 septembre
2003
Le leader des jeunesses de la LND, Ko Thein Naing Oo, et un jeune membre,
Ma Tin Tin Nyo, venant de la commune de Dala, ont été tous les deux condamnés
à sept ans de prison par un tribunal local. Arrêtés par les services secrets
(MI: Military Intelligence) ils étaient accusés d'avoir essayé de distribuer
des tracts sur l'événement de Dipeyin, tentant la population de Dala de se
rallier à eux. Il furent ensuite accusés en vertu de l'article 5J quasiment
inusité et jugés par le Tribunal Spécial de Dala à la prison d'Insein. Un
membre de la LND a déclaré à la DVB que trois mois après le procès, le 5
Septembre, ils furent chacun condamnés à 7 ans de prison. De plus, d'autres
membres de la LND, Ko Maung Lay venant de Kyimyintaing, Ko Myint Htay venant
de Tamwe et Ko Ne Win venant de South Dagon, sont aussi actuellement détenus
à la prison d'Insein. Ils ont été accusés en vertu de l'article 5J et jugés
par le Tribunal de la ville de Tamwe. Ils avaient été arrêtés pour avoir distribué
des tracts sur l'incident de Dipeyin, même si, selon un membre de la LND,
les autorités n'avaient pu trouver aucun document compromettant sur eux.
Ils sont convoqués de nouveau au tribunal le 15, mais ne peuvent toujours
pas voir leur famille.
PTTEP en Thaïlande, prend
des parts dans le projet de Yetagun d'exploitation de gaz
Source: World Markets Analysis, 16 septembre 2003
PTT Exploration et production, l'unité répertoriée en amont de la Compagnie
Nationale de Pétrole de Thaïlande, a augmenté ses parts de marché dans le
projet d'exploitation de gaz à Yetagun chez son voisin au Myanmar.
La compagnie a acquis 5,2% de parts en plus pour un montant de 79 millions
de dollars, possédant ainsi au total 19,3% des parts.
Selon l'Agence de Presse Thaïlandaise, on espère produire de Yetagun entre
300MMcfd et 400MMcfd dans les deux prochaines années.
Les parts restantes sont détenues par Petronas Carigali de Malaisie (30.0%),
Myanmar Oil and Gas Enterprise (20.4%), Premier Oil (10.9%), Nippon Oil (19.3%).
Cela signifie que le projet de Yetagun est un des investissements les plus
importants au Myanmar. Malgré cela, les prospections croissantes des investisseurs
étrangers continuent d'être dissuadées par la situation politique et le
risque d'une critique publique qui les associerait avec le régime militaire.
De tels risques sont bien loin d'inquiéter des compagnies régionales telles
que PTTE ou Petronas en Malaisie.