Birmanie>Net Hebdo n° 40
La lettre d'information hebdomadaire d'Info Birmanie


Sommaire

  • La détention d’Aung San Suu Kyi pourrait affecter l'ordre du jour du Sommet de l'ASEAN
  • La Grande Bretagne exige la libération de Suu Kyi
  • La Birmanie sème le trouble
  • 100 jours de test pour Khin Nyunt

La détention d’Aung San Suu Kyi pourrait affecter l'ordre du jour du Sommet de l'ASEAN
Voice of America, 26 Septembre 2003

L'envoyé indonésien en Birmanie a déclaré qu'il était confiant sur le fait que la détention d’Aung San Suu Kyi n'affecterait pas le prochain sommet de l'ASEAN. Les pays de l'ASEAN ont multiplié les actes diplomatiques pour obtenir la libération d' Aung San Suu Kyi, mais n'ont cependant obtenu aucun engagement ferme de la part du gouvernement militaire de Birmanie. Les pays membres de l'ASEAN ont répété et ouvertement critiqué la Birmanie de persévérer dans la détention de la leader pro-démocratique Aung San Suu Kyi. Ce problème menace de perturber l'ordre du jour du sommet de l'ASEAN à Bali en Indonésie, le 7 Octobre. C'est pourquoi, l'Indonésie a envoyé cette semaine son ministre des Affaires Etrangères en Birmanie, Ali Alatas, pour tenter de persuader le gouvernement militaire de relâcher le Prix Nobel de la Paix, qui est fait prisonnier depuis le 30 Mai dernier. Monsieur Alatas a rapporté que même s’il n’avait obtenu aucun engagement spécifique, Rangoon a promis de prendre en considération le problème. " Nous ne savons pas encore ce qu’il va se passer entre le moment présent et la réunion du sommet, mais j’espère sincèrement et je pense que d’ici là il y aura eu des changements. " a t-il dit.  La Thaïlande – qui a adopté la ligne diplomatique la moins marquée face à la Birmanie- a aussi envoyé son ministre des Affaires Etrangères à Rangoon, jeudi, pour une journée de rencontre. Le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères Thaïlandais (Sihasak Phuangketkeow) dit que son gouvernement est confiant sur le fait qu’une solution va être trouvée. " Et, compte tenu des discussions, nous pensons qu’à tous les problèmes il y aura des évolutions et des progressions positives. "
Le nouveau Premier Ministre Birman, Khin Nyunt, a présenté une feuille de route vers une réforme politique, qui inclurait une nouvelle constitution et de nouvelles élections. Mais il n’a donné aucun délai, n’a pas précisé si les groupes d’opposition participeraient au processus, et n’a donné aucune date pour la libération d’Aung San Suu Kyi. La leader de l’opposition Aung San Suu Kyi est restée hospitalisée depuis l’opération qu’elle a subit la semaine dernière. Son médecin personnel a dit vendredi qu’elle sortirait bientôt. Aung San Suu Kyi, leader de la Ligue Nationale pour la Démocratie, avait gagné les dernières élections de Birmanie en 1990, mais n’a jamais été autorisée par les militaires à prendre le pouvoir.Elle est détenue depuis le 30 Mai, date à laquelle des sympathisants du régime avaient attaqué son convoi. Les généraux au pouvoir disent qu’elle est maintenue en captivité pour sa propre sécurité, mais la communauté internationale refuse de prendre en compte ces explications.


La Grande Bretagne exige la libération de Suu Kyi
PA News, 26 Septembre 2003

La Grande Bretagne a appelé aujourd’hui à la libération d’Aung San Suu Kyi alors que la leader pro-démocratique devait quitter l’hôpital et se soumettre de nouveau à une assignation à résidence. Le ministre des Affaires Etrangères Mike O’Brienb a déclaré que le retour chez elle de Suu Kyi après son opération, n’était ni plus ni moins un retour à la situation de 1989, lorsque le Prix Nobel de la Paix avait été assignée à résidence pour la première fois. Selon ses dires : " Environ une quinzaine d’années plus tard, Suu Kyi est encore prisonnière dans sa propre maison et le régime militaire continue de manière ostentatoire à mépriser les demandes de démocratie et de respect des droits de l’homme émises par le peuple. "Suu Kyi, âgée de 58 ans, veuve d’un professeur de l’Université d’Oxford, et mère de deux garçons vivant en Grande-Bretagne, devait quitter l’hôpital pour son assignation à résidence, dans sa maison de Yangon, aujourd’hui, accompagnée de visiteurs triés par le gouvernement militaire, et son médecin, Tin Myo Win. Selon Monsieur O’Brien, le régime militaire en Birmanie a récemment fait quelques pas pour conduire la Birmanie vers " une nation moderne, développée et démocratique "Mais il a ajouté : " Mais nous n’en resterons pas au simple fait que Aung San Suu Kyi est retournée chez elle. "Monsieur O’Brien fait pression sur le régime pour qu’il dialogue avec le parti de Suu Kyi, la Ligue Nationale pour la Démocratie, et les groupes éthniques afin d’établir un programme auquel tous puissent adhérer pour le suivre. Il a aussi demandé la libération de tous ceux qui ont été arrêtés avec Suu Kyi en Mai dernier et la ré-ouverture des bureaux de la LND. " C’est là le premier pas indispensable vers une réconciliation nationale en Birmanie. "Monsieur O’Brien a ajouté que la communauté internationale était prête à encourager et à soutenir les changements véritables menés par les autorités birmanes vers la démocratie et le respect des droits de l’homme.


La Birmanie sème le trouble
Washington Post. 28 Septembre 2003.
(L’auteur de ce texte est un sénateur républicain de l’Indiana et le directeur du Comité des Relations Extérieures du Sénat)
 
La junte militaire qui dirige la Birmanie se montre depuis toujours comme un groupe prêt à garder le pouvoir à n’importe quel prix. Ce prix a été surtout payé par les citoyens birmans, mais les conséquences peuvent aujourd’hui s ‘étendre au - delà des frontières birmanes. Les généraux ont tué des milliers de militants démocratiques depuis la manifestation étudiante de 1988, et ont fait la guerre aux dissidents ethniques. Pour renforcer leur emprise sur la population, depuis les quinze dernières années, ils ont multiplié par deux les effectifs militaires, qui aujourd’hui représentent 40% du budget au détriment de l’éducation et de la santé. Par conséquent, des centaines de milliers de citoyens sont morts des déficiences du système de santé. Les généraux qui dirigent le pays sont célèbres pour leur utilisation étendue du travail forcé, que l’Organisation Mondiale du Travail appelle : " une forme moderne d’esclavage ". La junte a maintenu ces politiques scandaleuses malgré les sanctions, le gel des aides et les dénonciations renouvelées par de nombreux pays occidentaux y compris les Etats-Unis. Cependant, la situation en Birmanie ne fait les gros titres que lorsqu’il s’agit d’une atteinte précise, telle que lors du 30 Mai dernier, quand une milice pro-militaire a attaqué un rassemblement politique près de Mandalay et tué plusieurs garde-du corps et sympathisants du Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, la militante démocrate qui n’a peur de rien et qui a été libérée d’une longue assignation  à résidence l’année dernière La junte a arrêté de nouveau Suu Kyi, fermé les bureaux de son parti politique et l’a emprisonnée dans un lieu secret. Elle est retournée chez elle vendredi pour une nouvelle période à durée indéterminée d’assignation à résidence. Je me réjouis que le Sénat ait réagi si rapidement en Juin pour mettre la junte sous pression en votant un embargo sur toutes les importations birmanes. Jusqu’à aujourd’hui, ce palmarès de répression sanglante et de ruine économique a touché en premier lieu le peuple birman, et l’attention mondiale s’est parfois éloignée de ce que certains considéraient comme un problème interne. Mais il est l’heure aujourd’hui de regarder de plus près. Les généraux birmans se dirigent tranquillement dans de nouvelles directions ce qui pourrait faire de ce funeste pays une source d’instabilité dans tout le Sud et le Sud – Est de l’Asie. Ayant une position stratégique entre des rivaux régionaux que sont l’Inde et la Chine, la Birmanie cherche à alimenter la lutte des deux puissances pour gagner de l’influence La Chine est le régime qui fournit le plus d’armes et qui a un pouvoir économique significatif sur le pays. Elle a récemment augmenté le montant de la suppression de la dette et a prêté 200 millions de dollars à la Birmanie, qui ne recevait plus aucun autre fonds de l’étranger. La Chine, selon des rapports, a construit un port et un chantier naval dans le sud de Rangoon, pour faciliter les exports des produits venant des provinces enclavées de Chine. L’Inde, inquiète de la prise de puissance de la Chine, a intensifié ses relations avec la Birmanie. Le Premier ministre indien, Atal Bihari Vajpayee, a rencontré le ministre des Affaires Etrangères birman un peu plus tôt cette année, ce qui constitue le plus au niveau de contact que les deux pays aient jamais eu en 10 ans, et l’Inde construit elle aussi un port sur la côte birmane. Améliorer ses liens avec les puissances régionales n’est pas nécessairement une mauvaise chose, surtout si celles-ci pouvaient pousser la Birmanie à adopter des comportements plus civilisés. Mais ni Beijing ni New Delhi n’en a montré le moindre signe. Au contraire, ces deux immenses voisins utilisent la Birmanie comme un pion dans leur conflit, en en faisant une source potentielle de tension, au lieu d’en faire un tampon. Le Japon s’inquiète de plus en plus de l’implication de la Chine en Birmanie, sans compter que l’influence de la Chine dans le groupe régional des petits pays, l’ASEAN, a permis à la Birmanie d’en devenir membre il y a quelques années. Ces pays réalisent aujourd’hui que la junte se sert d’eux avec cynisme pour acquérir plus de légitimité. Le plus troublant est que la Birmanie, un des pays les plus pauvres au monde, a signé un contrat avec la Russie pour construire un réacteur nucléaire. Les deux parties prenantes affirment qu’il est destiné à des recherches médicales, mais même si c’était vrai, cela représenterait un risque supplémentaire et non nécessaire de prolifération nucléaire, dans un monde où les terroristes sont à la recherche de matériaux nucléaires. Quelques 300 birmans sont allés en Russie recevoir une formation pour pouvoir assurer son fonctionnement, et la Birmanie lui a aussi acheté dix avions de guerre MiG-29. Le plus inquiétant de tout, est que la Birmanie est en train de resserrer ses liens avec la Corée du Nord. Liens qui avaient été rompus après que des agents nord-coréens aient lancé une bombe sur Rangoon. Cette bombe avait tué 21 personnes dont quatre visiteurs membres du cabinet de Corée du Sud. Outre la possibilité de rétablir des relations diplomatiques formelles, les deux pays ont eu des discussions au plus haut niveau concernant une coopération militaire.
Le trait d’union tracé entre ces deux pays parias ne peut qu’annoncer le trouble. Les principales exportations de la Corée du Nord, sont de dangereuses armes technologiques, et des rapports ont été publiés sur le fait que la Birmanie s’équipe de missiles et d’autres armes en provenance de Pyongyang. Ces faits ont été largement oubliés puisqu’on se focalisait sur la guerre en Irak. Mais ce sont les semences d’une menace majeure pour la sécurité et la stabilité de l’Asie . Le monde devrait prendre note, et les Etats-Unis ont besoin de faire de la Birmanie une priorité dans leurs relations avec la Russie, la Chine, l’Inde et l’ASEAN, afin de constituer un plan multilatéral pour arrêter les généraux dans leur course dangereuse.


100 jours de test pour Khin Nyunt

Le 30 Septembre 2003. Peu après la nomination du Général Khin Nyunt comme Premier ministre de Birmanie à la fin du mois d'Août, certains commentateurs pensaient qu'il lui fallait 100 jours pour faire ses preuves.

 (Général Khin Nyunt) Les partisans pro-démocratiques et les gouvernements étrangers se demandaient si cette nomination présageait un réel point de changement, ou s'il s'agissait juste d'un autre coup monté politique. La Birmanie était, et est toujours, dans une véritable impasse politique. L'attaque menée contre l'opposition le 30 Mai  a fait échouer les débuts de discussions pour une réconciliation nationale. Le nouveau Premier Ministre sera ainsi confronté à la fois à des difficultés et à des opportunités pour renouer le dialogue. En Birmanie et dans d'autres pays, les crises ont engendré de grands leaders. Parfois, ils sont apparus seuls tel que le Général Aung San lors de la lutte d'indépendance de la Birmanie ou encore George Washington durant la guerre d'indépendance au XVIIIème siècle. Mais dans la majorité des cas, les leaders source d'inspiration sont venus par deux. Ensembles, John F Kennedy et Martin Luther King ont mis fin à la discrimination raciale légalement reconnue aux U.S.A. FW de Klerk s'est joint à Nelson Mandela pour mettre un terme à l'apartheid qui sévissait en Afrique du Sud. Tous ces personnages n'ont pas eu peur de prendre des risques pour faire que les choses changent. La Birmanie aussi a son Mandela représenté dans la figure de l'opposition Aung San Suu Kyi. Mais où est le De Klerk birman? Dans les années 1990, l'ambassadeur américain des Nations Unies, Bill Richardson, avait rencontré Khin Nyunt et Suu Kyi qui était alors en résidence surveillée. L'ambassadeur avait prédit que l'avenir de la Birmanie reposait entre les mains de ces deux leaders. Lors d'une conférence de presse donnée à Bangkok en 1995, Richardson exprima de nouveau sa confiance en Khin Nyunt et déclara que le chef des services de renseignements était un modéré laissé un peu à l'arrière par les plus radicaux du régime.  Il est assez utile de comparer Khin Nyunt à De Klerk. Vers la fin de l'année 1989, De Klerk remporta la présidence contre PW Botha. Même si De Klerk avait été un fidèle serviteur du gouvernement de l'apartheid pendant des années, il engagea avec hardiesse une dynamique de renversement de beaucoup de politiques répressives du gouvernement. Lors de son premier discours, De Klerk stupéfia l'Afrique du Sud et le monde entier en appelant à une Afrique du Sud non raciste, et en annonçant le commencement d'une politique de négociation. De grands changements intervinrent dans les mois suivants. L'interdiction pesant sur l'African National Congress (ANC) fut levée, Mandela fut libéré de prison, et des discussions avec l'ANC débutèrent. Malgré le scepticisme premier de certains observateurs, l'action décidée et décisive de De Klerk  montra au monde qu'il était vraiment l'homme du changement. De la même façon que De Klerk, Khin Nyunt agit depuis longtemps en concert avec le régime oppresseur. Mais en tant que Premier ministre, il n'a pas le même pouvoir que celui qu'avait De Klerk en tant que président. Khin Nyunt doit encore rendre compte de ses actions au Général Than Shwe, le président du Conseil d'Etat pour la Paix et le Développement (SPDC). Mais selon de nombreux points de vue, les 30 premiers jours de Khin Nyunt en tant que Premier Ministre ont été marqués par plus de mauvaises choses que de bonnes. Dans son premier discours, il a présenté une feuille de route en sept points pour procéder à un changement politique, mais n'a fait aucune mention d'une éventuelle négociation avec l'opposition politique. Au contraire, il a critiqué violemment Suu Kyi, l'accusant d'avoir retardé un changement politique dans le passé. Deuxièmement, le fait que l'organisation civile de la junte et l'USDA ( Association pour la solidarité) organisèrent des rassemblements à Rangoon et dans d'autres villes pour encourager la nouvelle feuille de route, peut se lire comme une second mauvais signe. Les membres de l'USDA jouèrent le rôle de meneurs dans l'attaque du 30 Mai et l'USDA s'adonne fréquemment à des manifestations de soutien aux militaires et à leur politique. Lorsque Suu Kyi se remettait de son opération, des petits groupes de partisans pro-démocratiques s'étaient réunis devant l'hôpital. Heureusement, mais avec surprise cependant, les autorités ne réprimèrent pas ces manifestations. Cela constitue une avancée positive étant donné que des réunions publiques de 5 personnes ou plus sont illégales en Birmanie. Une autre attitude encourageante fut la décision du régime de laisser Suu Kyi retourner chez elle - même en résidence surveillée- au lieu de la remettre en prison. Mais si Khin Nyunt équilibre ses points négatifs avec ses points positifs, il doit lancer plus d'actions positives avant que le délai de 100 jours qui lui est imparti ne touche à sa fin. Son aptitude diplomatique sera très probablement testée dans les semaines à venir. Tout d'abord, il doit se sortir d'une réunion qui aura lieu aujourd'hui ou demain, avec l'envoyé spécial des Nations Unies en Birmanie, Razali Ismaïl. Même si Khin Nyut a déjà rencontré à plusieurs reprise Razali Ismaïl, ce sera la première fois qu'il le rencontrera en tant que premier ministre. Pour gagner des points, Khin Nyunt, devrait laisser Razali rendre visite à Suu Kyi et donner une date précise pour sa libération d'assignation à résidence. Il devrait aussi accepter de reprendre les négociations. Mais Khin Nyunt devra en premier lieu convaincre son supérieur, Than Shwe. Il n'est pas sûr que Khin Nyunt ait assez de poids pour y arriver, et il aura besoin de tout l'appui de Razali derrière lui pour exercer une diplomatie secrète mais ferme. Son deuxième test sera à Bali, lorsque les leaders de l'Association des Pays de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) se rencontreront les 7 et 8 Octobre. Khin Nyunt pourra prouver qu'il est un vrai acteur régional seulement s'il sera en mesure de mettre quelque chose de solide sur la table. Nombre des autres membres de l'ASEAN, ont déclaré qu'ils n'accepteraient plus longtemps les promesses vides de Rangoon. Si Khin Nyunt est assez stratège, il relâchera Suu Kyi de son assignation à résidence avant la réunion du sommet pour éviter toute une série de questions difficiles. Les deux dernières opportunités dont il disposera seront lors du sommet de l'APEC à Bangkok, et de l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York en Novembre. Mais avant que les officiers du gouvernement birmans n'assistent à ces forums, Khin Nyunt doit entamer de sérieuses discussions avec l'opposition. Si c'est le cas, il pourrait se voir récompenser par la remise d'un Prix Nobel de la Paix. Mais avant cela, il faudrait qu'il fasse des changements importants à sa feuille de route.
Pour que ce scénario se réalise, Khin Nyunt se trouve face à des difficultés énormes. A-t-il tout simplement le pouvoir pour passer outre tous les dirigeants?  Khin Nyunt commença sa carrière dans le gouvernement comme un employé du Bureau de la Guerre dans les années 1970 et franchit les échelons jusqu'à atteindre la tête des services des renseignements dans les années 1980. Son cursus diffère de celui des autres officiers du régime qui  ont bâti leur ascension par des commandements régionaux. Mais il est possible que quelques uns des militaires favorisent un changement. La majorité vote pour la LND même dans les villes dominées par les militaires tel qu'en 1990 à Mingaladon et Hmawbi. Le fait est que la plupart des militaires sait le prix élevé à payer pour exprimer son désaccord et ne veut pas risquer d'échanger des idées démocratiques avec les autres.  Tout comme Kennedy, qui n'aurait jamais pu s'attaquer à la question de la discrimination raciale sans l'aide de King, De Klerk n'aurait jamais mis fin à l'apartheid sans Mandela. Chacune de ses paires représente des opposés politiques, mais ils avaient besoin l'un de l'autre, et voulaient prendre le risque de faire de quelque chose d'apparemment impossible, quelque chose de possible. C'est désormais le moment pour le nouveau Premier Ministre de faire un choix. Khin Nyunt doit décider s'il désire être un rouage de plus dans le régime, ou s'il veut travailler de concert avec Suu Kyi et écrire l'histoire.


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