Edito
Alors que les titres des grands médias internationaux tentent de faire connaître précisément l'étendue des dégâts
causés par les vagues meurtrières (Tsunamis) nées d'un tremblement de terre sous marin au large de l'île indonésienne de Sumatra,
Info Birmanie s'inquiète de la situation qui prévaut aujourd'hui en Birmanie, l'un des pays les plus concernés si l'on observe une carte du
monde.
Alors qu'on peut lire partout "Le paradis de Phuket totalement balayé", "Des corps entassés en Indonésie", "Les côtes du Sri Lanka dévastées", "Un
nouveau tremblement de terre touche les îles indiennes", "Etat d'urgence décrété aux îles Maldives", et même "Somalie :
le Raz de Marée a tué des centaines de personnes", aucun titre, aucun article ne donne de détails précis de la catastrophe dans le
pays-prison qu'est la Birmanie.
Pourquoi un tel silence ? Les généraux redouteraient-ils la colère de Dieu ? Ou plutôt celle d'une population opprimée depuis
plus de 40 ans et totalement oubliée du reste du monde ? Selon certains de nos amis birmans réfugiés en France, dans un pays où tout
est contrôlé partout et perpétuellement, il ne serait pas bien vu de parler d’événements que les généraux
n’auraient pas prévu et qui ne leur permettraient pas d’invoquer la main malveillante des puissances coloniales…
Mais les raisons d’un tel silence sont plus probablement à chercher du côté de l’hypocrisie de nos sociétés "occ-idéales",
qui se préoccupent bien plus de savoir où elles vont bien pouvoir passer leurs prochaines vacances maintenant que les infrastructures hôtelières
de ses destinations de prédilection sont totalement détruites, que du sort réservé à une population coupée de tout et
dont, semble-t-il, tout le monde se fout !
Avec ce Net Hebdo spécial, Info Birmanie souhaite pallier ce manque d'information. Voici donc un bref aperçu des articles publiés depuis hier
et traduits rapidement, mais dont, vous le verrez, les informations sont malheureusement peu éclairantes. Ce qui confirme d’ailleurs le sentiment
qu’une catastrophe humanitaire majeure se profile en Birmanie, si la population reste sans assistance humanitaire et médiatique.
L'équipe d'Info Birmanie
Seule citation d'un témoin birman postée sur le site CNN : "La Terre a secouée ma maison à 7h58 du matin. Je n'ai jamais eu
cette impression auparavant. J'ai du me raccrocher à un poteau télégraphique, sans lequel je serais tombé". *Soe Tun, Yangon, Myanmar
(ex-Birmanie)*
Le raz de Marée tue dix personnes dans le centre de la Birmanie
Lundi 27 décembre 2004. 1:12am (AEDT) - Reuters
Le Tsunami qui s'est formé dimanche en mer d'Andaman a détruit un pont dans le Sud-Est de la Birmanie, tuant au passage une dizaine de personnes
qui le traversaient, et de nombreux pêcheurs côtiers, ainsi que des chalutiers sont portés disparus.
C'est dans la ville côtière de Kawthaung que six hommes et quatre femmes sont décédés par la vague tueuse qui s'est formée,
après un tremblement de terre sous-marin au large de l'île indonésienne de Sumatra. "Ils ont perdu la vie en traversant le pont qui s'est écroulé sur
le passage de la vague" a déclaré un responsable d'une entreprise de pêcheurs. Aucun officiel n’était joignable hier à Kawthaung,
qui se situe à quelques kilomètres de la frontière de la Thaïlande, où près de 223 personnes ont perdu la vie.
Cet entrepreneur confiait qu'un nombre important de chalutiers était en mer quand la vague a frappé et leurs destins demeuraient inconnus.
Les médias nationaux, de manière très réservée, ont confirmé le tremblement de terre sous-marin, alors que des soubresauts
ont été ressentis en Birmanie, mais sans donner plus de détails sur les dommages et les dégâts occasionnés.
Tandis qu'à Bangkok des scientifiques ont détecté vers 8h (heure locale) une secousse d'une magnitude de 6.4 sur l'échelle de Richter,
dont l'épicentre se situait en Birmanie.
La Birmanie reste calme, malgré l'hécatombe...
Melbourne Herald Sun, par Danny Buttler, le 28 décembre 2004
Le régime birman délivre quelques informations officielles sur les conséquences de la vague meurtrière qui a ravagé une
bonne partie des pays de l'Océan indien. Dans un reportage, la télévision nationale a confirmé la mort d'une douzaine de personnes
dans une ville du Sud-Est située face à la ville thaïlandaise de Ranong, lors de l'écroulement d'un pont qui a cédé sous
la puissance de la vague. Des officiels birmans reconnaissaient également que plusieurs chalutiers étaient portés disparus, tandis que les
installations pétrolières situées en mer d'Andaman ont cessé leurs opérations pendant trois heures, pour des vérifications à la
suite de ce tremblement de terre.
Un chargé de la sécurité pour ces installations justifiait cette interruption "pour des raisons de sécurité mais il n'y
a pas de dégâts importants sur les installations". Dans ce pays gouverné par des militaires depuis quarante deux ans, les médias nationaux
mentionnent rarement les cataclysmes naturels, a fortiori les dommages causés par un tremblement de terre d'une magnitude 9.0.
En revanche, les médias sous contrôle de l'armée rappelaient qu'à la suite d'un tremblement de terre, de nombreuses répliques
de secousses peuvent se répercuter trois jours durant, et d'avertir la population des risques encourus et des mesures de précaution à respecter,
comme de ne pas marcher le long des grands immeubles.
Le raz de marée tue 30 personnes en Birmanie, dans l'attente d'un bilan plus meurtrier selon une agence
d'aide humanitaire
AFP, 27 décembre 2004
Rangoun, 27 décembre 2004 (AFP) - Au pire, trente personnes ont été tuées par le raz-de-marée causé par le tremblement
de terre sous-marin au large de Sumatra. Mais l'hécatombe pourrait être plus importante reconnaissait lundi une agence humanitaire présente
en Birmanie. "Nous pouvons confirmer qu'il y a eu 30 morts dans le sud de la région Tenasserim et dans l'Irrawaddy (division Sud-Ouest de la capitale)".
Cependant, sous condition d'anonymat, un membre de cette ONG était plus précis et marquait son inquiétude auprès de l'AFP : "c'est
trop tôt pour le confirmer, mais si l'on suit la trajectoire du Tsunami causé par le tremblement de terre, nous serons confrontés dans les
prochains jours à une hécatombe bien plus sérieuse". Sans donner plus de détails sur les dégâts causés par la vague
meurtrière, il s'est dit très inquiet pour la situation des peuples qui vivent le long des côtes, notamment des communautés de pêcheurs,
des minorités ethniques Salone et Moken, que l'on présente comme les "gitans des mers". Ils vivent sur les mers et l'océan, sans papier ou
autre formulaire administratif, ce qui les rend plus vulnérables encore. "Nous ne connaîtrons peut-être jamais l'étendue des dégâts
subits". Le gouvernement militaire n'a fait aucun communiqué pour pointer les dommages causés par ce désastre.
Une agence onusienne présente à Rangoun a pourtant affirmé être "prête à intervenir dans les opérations de secours
et d'assistance si une demande officielle était communiquée". Cette aide pourrait consister en une distribution de médicaments, en la purification
de l'eau ou l'apport d'aide alimentaire. Tôt lundi matin, un responsable de la police de la région du Tenasserim confiait à l'AFP que "seule
une fillette de 12 ans et deux personnes portées disparues allongent la liste des dégâts causés par le raz de marée qui a touché les
communautés côtières" de cette région du Sud frontalière de la Thaïlande. En revanche, les détails sont plus précis
lorsqu'il s'agit des dégâts matériels : 51 maisons ont été totalement écrasées par la vague, ainsi qu'un pont totalement
détruit à Kawthaung, ville située au Sud de la presqu'île, tandis que 10 bateaux de pêcheurs sont portés disparus". Un
autre responsable birman contacté par l'AFP concluait en signalant que "la Birmanie dispose de 2830 kilomètres de côtes maritimes, qui sont
pour le moment très peu développées pour l'accueil massif de touristes. C'est pour cela que nous ne dénombrons pas de touristes étrangers
victimes parmi les dégâts causés, même si nous ne pouvons le confirmer immédiatement". "Nos opérations de sauvetage et
d'assistance sont menées afin d'établir un bilan des dommages et d'évaluer le nombre de personnes touchées par la catastrophe". Une
première estimation des dégâts se monterait à 50 millions de kyats (environ 53 000 dollars).
mlm/br + hla/mlm/sm/jah .
Total SA confirme que sa plateforme en Birmanie est intacte
<http://feeds.bignewsnetwork.com/?rid=9e6c368e730e8269&cat=c3891022f175b678>
PARIS -(Dow Jones)- La compagnie pétrolière française Total déclarait lundi que sa plateforme d'exploitation gazière qui opère
dans la mer d'Andaman, à une soixantaine de kilomètres des côtes de la Birmanie, n'avait subi aucune avarie consécutivement au passage
du Raz de marée soulevé par un tremblement de terre sous marin.
"Nous avons stoppé nos opérations d'exploitation pendant trois heures afin de nous assurer que la situation était normale et avons repris depuis" déclarait
un responsable de Total. Le gaz naturel est pompé dans le champ gazier Yadana, situé en mer d'Andaman, puis est acheminé en Thaïlande via un gazoduc transfrontalier.
Le responsable de Total a également indiqué que l'ensemble des installations de la compagnie pétrolière française étaient
soit non endommagées, soit non exposées à la violence des Tsunamis.
Par David Gauthier-Villars, Dow Jones Newswires
+33 1 40 1717 40
<david.gauthier-villars@dowjones.com>
Plus de rapports détaillés sur les conséquences meurtrières d'un tremblement de terre... en Birmanie
Democratic Voice of Burma, 27 décembre 2004
En dépit du caractère oecuménique et d'une approche humaniste de la situation, nous constatons qu'il est plus facile d'obtenir de la presse
internationale la couverture médiatique de la mort ou de la disparition d'individus de cette région du monde après le passage du Tsunami,
que lors des exactions commises sur la passage de l'armée birmane.
Dans l'état d'Arakan, à l'ouest de la Birmanie, une personne est décédée, une autre a perdu connaissance et deux personnes sont
portées disparues dans le village côtier de Ye Kyun Taung, suite au passage du tsunami causé par un tremblement de terre sous-marin, déclarait
un policier des faubourgs de Man Aung, services policiers dirigés par le commandant Kyaw Pu.
A l'entrée de Wetpyitchaung, une zone sous le controle de la police de Thitpon, elle-même sous l'autorité de Man Aung, une fontaine de
lave jaillissait d'un trou terrestre large de 5 mètres et d'une profondeur de 3 mètres.
Le 26 décembre, vers 12h30 heure locale, une flamme (ou peut-être une gerbe d'eau) de près de 8 mètres de hauteur est apparue pendant
près de deux minutes aux habitants du village de Thandwe (Sandoway), à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la ville de Sabagyi
située sur la côte, leur faisant croire qu'il s'agissait d'une explosion sous-marine. Un garçon de six ans issu du village de Thechaung
près de Sittwe (Akyab) s'est noyé. Le même jour, à 13h15, deux écoliers du village de Htuttaunggyi ont été tués
par les marées montantes et un autre écolier est toujours porté disparu sur la côte à Zin Chaung. C'est aux alentours de 8h du
matin qu'un tremblement de terre a secoué le quartier de Gwa pendant trois minutes et Daw Than Yi, sa fille et U Than Pedu du village de Shwewachaing ont été emportés
par les Tsunamis provoqués par le tremblement de terre. Leurs corps demeurent introuvables.
Plusieurs morts et des dizaines de disparus
Democratic Voice of Burma, le 27 décembre 2004
Les régions côtières du sud et de l'ouest de la Birmanie s'ouvrent sur l'océan indien et se trouvent donc dans la zone où les
conséquences du tremblement de terre sous-marin ont causés plusieurs Tsunamis à répétition.
Selon les informations collectées par la DVB auprès de personnes habitant la région du Tenasserim, près de la Pegu et dans la division
de l'Irrawaddy, il y aurait au moins 60 morts et un grand nombre de personnes portées disparues, ou non comptabilisées (Ndlr : non comptabilisables
aussi, comme les disparus de l'ethnie Moken). La plupart des dégâts ont été infligés à la région du Delta de l'Irrawaddy
et sur les rives de la région du Tenasserim, au sud de la Birmanie et frontalière de la Thaïlande.
Déjà 40 personnes sont mortes dans les faubourgs de Laputta, une ville de la division Irrawaddy. Dans la ville de Kawhaung, juste à l'opposé de
la ville thaïlandaise de Ranong, DVB a dénombré le décès de près 20 personnes, tandis que de nombreux villageois reconnaissaient
que de nombreux enfants sont toujours portés disparus. Des ponts et des dizaines d'habitations ont été détruits à Kaung Thaung.
DVB est demeuré dans l'incapacité d'entrer en contact avec des régions plus affectées. Des rumeurs circulent également sur l'état
des installations du gazoduc de Total situé en mer d'Andaman et qui alimente la Thaïlande en gaz.
La Birmanie évite le pire, en attendant des rapports plus sérieux
YANGON, Dec 27 (AFP) - Au moins 56 personnes auraient trouvé la mort suite au passage de plusieurs Tsunamis causés par un tremblement de terre
sous marin sans précédent. L'hécatombe risque d'augmenter rapidement, confiait lundi un membre d'une ONG humanitaire présente en Birmanie. "Les
agences gouvernementales de l'assistance et du relogement viennent de confirmer le décès de 36 personnes dans la division de l'Irrawaddy" qui est
située à l'ouest de la capitale Rangoun, déclarait un des responsable d'une ONG humanitaire à l'AFP, sous condition d'anonymat. Il
ajoutait à propos de la région la plus au Sud et frontalière de la Thaïlande, que "le préfet - de la Région du Tenasserim-
a aussi reconnu qu'au moins 20 personnes sont décédées".
mlm/br
Même Pékin réagit...
<
www.chinaview.cn >
BEIJING, Dec. 27 (Xinhuanet) 20:46:11 - Le Président chinois Hu Jintao a adressé lundi un message au Senior Général Than Shwe
pour lui présenter ses condoléances à l'égard des victimes des puissants tremblements de terre et des Tsunamis.
Dans son message à Than Shwe, président du Conseil d'Etat pour la Paix et le Développement au pouvoir au Myanmar (ex-Birmanie), au nom du
gouvernement chinois et de la nation entière, le Président Hu Jintao a étendu ses regrets sur les dommages aux personnes et les dégâts
pour les infrastructures causés par les Tsunamis.
Hu écrit qu'il croit en la capacité des autorités birmanes et de la population de faire face au désastre et de rétablir une
vie normale dans un avenir proche.
Les Tsunamis qui ont frappés à plusieurs reprises des pays du sud de l'Asie, ont été causés par une série d'importants
séismes sous-marin au large de l'île indonésienne de Sumatra, et ont balayé dimanche les côtes des pays de l'Océan Indien,
ravageant les villes et villages côtiers, inondant de nombreuses villes et tuant près de 15000 personnes.
Le gouvernement chinois a annoncé dimanche soir la mise en place de mécanismes d'aides d'urgence, et l'envoi d'aide humanitaire d'urgence en Inde,
en Indonésie, au Sri Lanka, aux Maldives et en Thaïlande dès que possible.
Au moins 90 morts en Birmanie selon des agences humanitaires
Mardi, 28 décembre, 22h20
Au moins 90 personnes auraient succombé sous les vagues meurtrières qui ont frappées la Birmanie, sur la bande côtière du Sud-Est
et dans les régions du delta, "estimation qui pourrait augmenter dans les prochaines heures" communiquait mardi 28 décembre, l'agence des Nations
Unies pour l'Enfance.
Les dégâts causés sont sévères dans toute la région de l'Irrawaddy, selon un rapport d'urgence de l'agence UNICEF.
"UNICEF a reçu des informations concordantes de sources sûres qu'il y aurait au moins 90 décès imputables aux passages des Tsunamis" détaillait le
communiqué de l'agence, "les autorités reconnaissent en coulisse les dégâts matériels et les dommages ne pourront être tenus secret au fur et à mesure
que la situation va s'éclaircir".
Près de 44000 victimes sont comptabilisés sur tout le pourtour de l'Asie du Sud, jusqu'en Somalie sur la côte Est de l'Afrique.
Le Ministre de l'Information Brigadier Général Aung Thein a annoncé mardi que 36 personnes étaient décédées, 45
blessées et 14 disparues. Il a ajouté que 778 personnes avaient perdu leurs habitations.
Plus tôt, les autorités ont annoncé sans plus de détails que des plans pour l'assistance et le relogement étaient mis en place.
Le mutisme des autorités birmanes est bien connu, tant pour les catastrophes naturelles que celles d'origine humaine, la censure de tous les médias étant
de rigueur.
Le vaste delta de l'Irrawaddy constitue en Birmanie une large section de 2276 kilomètres de rivages côtiers frappés par les Tsunamis causés
par le tremblement de terre sous-marin qui s’est produit au large des côtes de l'Indonésie.
Aucun rapport n'est encore établi sur les dégâts constatés dans les régions touchées en Birmanie, notamment sur les côtes
de l'état d'Arakan. L'UNICEF a exprimé son inquiétude pour les populations de la région du Tenasserim, comme pour la plupart des îles
de la côte de l'Arakan et, comme on le sait des îles Cocos, gravement dévastées.
"Nous n'avons toujours pas reçu de demande officielle émanant du gouvernement pour de l'assistance humanitaire, mais nous sommes disposés à fournir toute
l'aide nécessaire" a déclaré Carol Long, qui dirige le fond pour l'Enfance en Birmanie.
UNICEF s'est déclarée inquiète sur les conséquences possibles de contamination de l'eau dans la partie Sud du delta.
Le Comité International de la Croix Rouge a révélé que les autorités birmanes n'ont pas fait appel à son assistance,
mais l'organisation continuait son travail avec son agence locale et les agences onusiennes pour aider les victimes.
La Birmanie évalue les dégâts... à la légère
Melbourne Herald Sun, par Danny Buttler, le 29 décembre 2004
La peur grandit face à la discrétion entretenue par le régime militaire birman sur l'impact réel des Tsunamis. Le gouvernement birman
vient de confirmer que 34 morts sont dénombrés, sans préciser l'ampleur de la catastrophe. Les agences humanitaires annoncent un nombre plus élevé,
57. (...)
Les journaux officiels, qui généralement sont frappés par la censure sur les dégâts causés par des catastrophes naturelles,
signalaient le décès de 34 personnes, 45 blessés et 25 disparus, tandis que 200 personnes n'avaient plus de logis. Le gouvernement militaire
a également annoncé la destruction de 17 villages côtiers et de nombreux bâtiments.
Pour mémoire : le 5 octobre 2003, DVB révélait l'existence d'un tremblement de terre qui secoua le centre de la Birmanie mi-septembre, sans
que personne ne sache rien...
Un tremblement de terre dans le centre de la Birmanie passé sous silence
Democratic Voice of Burma, Oslo, in Burmese 1430 gmt 5 Octobre 2003
Les autorités locales du SPDC à Taungdwingyi dans le centre de la Birmanie viennent de demander à ce que personne ne divulgue les dégâts
réels causés par un séisme mi-septembre, dont l'épicentre se situerait à Taungdwingyi.
Les autorités ont saisi tous les documents collectés par les journalistes locaux sur l'ampleur des dégâts, en leur imposant un silence
total sur le sujet, selon un habitant de la région. Il ajoute "aucune assistance n'a été dépêchée sur place par
les autorités compétentes. 9 personnes sont mortes, et de nombreux bâtiments et vieilles pagodes détruits. Mais officiellement, seulement
2 pagodes se seraient effondrées et aucune victime à déplorer".
Selon des locaux témoignant pour la DVB "au moins 40 personnes seraient décédées dans un bâtiment des autorités militaires" et
confirmant que les bâtiments situés à l'est de la ville "se sont totalement effondrés, et même des installations souterraines
où n'apparaissent que la cime des arbres qui étaient plantés dessus".
Les rumeurs font état de la destruction de 150 pagodes et de près de 400 bâtiments, dont des écoles. Ailleurs, des buffles et des vaches
auraient été avalés par la terre. Les témoignages semblent récurrents sur les contrecoups de la catastrophe et du sentiment
de peur profonde dans la vie quotidienne des habitants.
Rapport de synthèse au 29 décembre 2004
DOSSIER DE SYNTHESE REALISE PAR INFO BIRMANIE et PD BURMA - INTERNATIONAL NETWORK OF POLITICAL LEADERS PROMOTING DEMOCRACY IN BURMA
Chers amis de la Birmanie,
La catastrophe naturelle qui a frappé l'Asie du Sud et du Sud-Est, dimanche dernier a aussi touché la Birmanie. Toutefois, il est difficile d’obtenir
des informations sur l’impact dans le pays. Le gouvernment birman impose une censure totale sur toutes les informations liées aux catastrophes, qu’elles
soient naturelles ou d'origines humaines.
Des décès et des destructions ont été rapportés dans la région du Tenasserim (Thananthayi Division), de Rangoun (Yangon
Division), de Pegu (Bago Division), de l'Irrawaddy (Ayayawaddy division), de l'etat d'Arakan (Rakhine State), et dans le sud de l’Etat Shan, surtout le long
des côtes. Il s’agirait de destructions causées par le tremblement, comme par le raz de marée qui a suivi l'activité sismique.
En novembre dernier le représentant du PNUD à Rangoun affirma que la situation en Birmanie est très grave et que tout choc externe pourrait
causer un catastrophe humanitaire majeure.
Nombre de décès
L’UNICEF rapporte le 28 décembre que 90 personnes sont comptabilisées parmi les morts, mais précise que ce nombre augmentera dans les
heures qui viennent. Une source informée, un géologue qui connaît l’Est de la Birmanie et qui rapporte qu’il n’y a aucune
raison de croire que la Birmanie soit moins touchée que la Thaïlande (rappelons que la Birmanie fait frontière commune avec Phuket, qui est
la région la plus touchée en Thaïlande). “Heureusement” la côte du Tensasserim est relativement peu peuplées. La ville
de Myeik/Mergui n’aurait pas été touchée.
Nous ne savons toutefois rien des îles Mergui/Myeik (environ 800 îles) habitées entre autre par le peuple Moken (les “Tziganes des mers”,
env. 2-300 personnes).
Le nombre de décès en Birmanie augmente régulièrement depuis dimanche, même s’il reste plus bas que dans les pays voisins
: 10 décès (6 hommes, 4 femmes) rapportés après la destruction d’un pont à Kawthaung, près de Victoria Point entre
la frontière thaïlandaise et birmane (Reuters, 26/12), 51 décès, 25 portés disparus, 45 blessés selon des sources officielles
birmanes (Xinhua, 27/12 ; ces chiffres sont déjà plus élevés que les premiers chiffres officiels qui sont apparus sur le site
www.myanmar.com ),
56 décès (The Australian, 28/12), près de 60 décès (Associated Press, 28/12) 90 décès rapportés (au téléphone
avec le MAE francais, qui site l’Agence France Presse, 28/12).
Nous manquons encore d'informations sur les pêcheurs qui étaient en mer au moment du raz de marée. La mer près de Tenasserim Division
est une zone importante de pêche pour les pêcheurs locaux comme pour les grands bateaux de pêche thaïlandais et birmans.
Régions touchées
Les régions les plus touchées par le désastre seraient :
La Tenasserim Division qui longe la frontière avec la Thaïlande et Irrawaddy Division ainsi que l’Etat d’Arakan dans l’Ouest du pays.
Le manque d’information sur l’Irrawaddy Division soulève une certaine inquiétude pour trois raisons:
Topographie: Ceci est le delta du fleuve Irrawaddy (riziculture irriguée) et une région de plaine qui pourrait être vulnérable à un
raz-de-marée.
Population et densité: l’Irrawaddy Division est fortement et densément peuplé (environ 5,61 millions d’habitants, soit 169 par
km2, compare à 1,07 millions d’habitants en Tenasserim et une densité de 25 par km2).
Réponse: Les autorités birmanes se sont d’abord rendues dans l’Irrawaddy Division pour connaître la situation et rapportent des
décès et des destructions.
Besoins de secours d’urgence
La Birmanie n’a pas encore fait de demande de secours à la communauté internationale. L’UNICEF est prêt pour délivrer toute
l'assistance nécéssaire, mais seulement si l'agence est officiellement sollicitée. Le UNHCR se trouve également sur le terrain dans
les régions touchées par la catastrophe. Des secours locaux auraient été apportés par le UNHCR, mais peu d'information circulent
sur la nature des travaux d'assistance.
Réactions des autorités
Le président du Conseil pour la Paix et le Développement de l'Irrawaddy Division a fait lundi, une reconnaissance de terrain de la région
qu'il gouverne accompagné par un ministre du gouvernement central du SPDC. Plusieurs représentants du gouvernment local participaient également à la
visite.
Les autorités auraient rendu public une mise en garde, demandant à la population de sortir des bâtiments en cas d’un nouveau tremblement,
de faire attention aux debris tombant du ciel, d’éteindre les incendies et l’électricité, et de ne pas croire aux rumeurs. La
Croix Rouge locale et les services de pompiers auraient été mis en alerte.
Les autorités ont admis que la Birmanie a été frappée lors d’une conférence de presse à Rangoun le mardi 28 décembre.
Une réunion de coordination entres les agences de l’ONU, les ONGs et le gouvernement a également eu lieu lundi 27 décembre, et des évaluations
de la situation sont en cours dans les régions touchées par les Tsunamis.
Expériences antérieures:
La manière dont le gouvernement birman fait face à des désastres laisse beaucoup à désirer. L’été dernier,
deux personnes furent arrêtées car elles avaient filmé des inondations dans l’Etat Kachin au Nord du pays. Ces inondations causèrent
des dizaines de victimes, qualifiées de “normales” par les médias nationaux contrôlés par le gouvernement.
Vers mi-septembre 2003, toute information sur un tremblement de terre qui causa un nombre inconnu de décès fut censuré, et aucun reportage
ne fut permis.
En mai 2004 un cyclone tua 220 personnes et détruit les demeures de 14000 personnes dans l’Etat arakanais selon la Croix Rouge. Le gouvernement ne
rapporta le désastre que dix jours plus tard.
=====
Rapport d’urgence de l’UNICEF: Situation au Myanmar, Rapport daté le 28 décember 2004
POINTS PRINCIPAUX:
L’UNICEF a été informé par des sources crédibles qu’au moins 90 personnes ont été tuées par les raz-de-marée
au Myanmar (ex-Birmanie). Les chiffres officiels du gouvernement citent 34 décès et 17 villages côtiers détruits par les vagues meurtrières.
Les autorités admettent toutefois officieusement que les décès et les dégâts augmenteront sans doute dès que plus d’information
sera accessible.
Le nombre de décès le plus élevé a été rapporté dans la région de l'Irrawaddy. Des rapports de décès
parviennent aussi de la région du Tenasserim (Tanintharyi Division) et de l’Etat Rakhine (ou d'Arakan), où il est plus difficile de connaître
la situation.
De graves dégâts sont rapportés sur les îles Coco au Sud-Ouest de la Birmanie, proches des Iles Andamans. Des chiffres précis
sur le nombre de décès et l’état de destruction sont encore indisponibles.
De nombreux bâteaux de pêches sont encore portés disparus. Nous ne savons pas combien de pêcheurs/bateaux de pêches et de communautés
isolées ont pu être touchées. Les communautés Moken et Salone (“Tziganes de mer”) ont sans doute été fortemement
frappés par les raz-de-marée. Des inondations ont été rapportés dans des régions côtières à basse
altitude.
L’UNICEF a proposé un soutien humanitaire de base au gouvernement ; aucune assistance n’a encore été sollicitée.
Du personnel de la Croix Rouge du Myanmar (ex-Birmanie) évaluerait actuellement la situation dans les régions touchées par le désastre.
Des employés du ministère de de la Protection Sociale, des Secours et de la Réinstallation ainsi que du ministère de la Santé ont été envoyés
dans la région de l'Irrawaddy (Ayeyarwaddy Division) pour évaluer la situation.
L’UNICEF coordonne avec les autres agences de l’ONU, les ONGs internationales et les donateurs afin de partager l’information et faciliter une
action coordonnée.
UNICEF Myanmar anticipe que des fond d’urgence pourraient devenir nécessaires pour assurer des services de santé, de l’eau propre et
des services sanitaires dans les régions touchées.
Mise à point:
Nature du désastre: Tsunami
Situation politique : Jusqu'à présent, les autorités ont donné très peu d’information sur l’ampleur du désastre
en Birmanie. Le gouvernement reconnaît que la Birmanie a été touché par le raz de marée et cite 34 décès, ainsi
que 17 villages côtiers touchés par les vagues.
Humanitaire: L’UNICEF a été informé qu’il y aurait au moins 90 victimes. Il semble que le nombre de victimes et le niveaux des
dégâts va sans doute augmenter lorsque nous aurons plus d’information. Une certaine inquiétude demeure pour les pêcheurs en mer,
les communautés sur les petites îles de l’Etat Rakhine et en Tanintharyi Division (Tenasserim), ainsi que les communautés de “Tziganes
de mer” Moken et Salone. Des inondations ont été rapportées dans des régions côtières de basse altitude. Il a aussi été rapporté que
l’eau potable des régions touchées pourraient être non inutilisable.
Sécurité : Aucun incident n’a été rapporté dans les régions touchés de la Birmanie, mais ce pays plus que
les autres à des contraintes importantes, pour collecter des informations fiables et cela notamment par le manque de moyens de communications et télécommunications.
REPONSE DU GOUVERNEMENT
Du personnel de la Croix Rouge de la Birmanie serait en train d’évaluer la situation dans les régions touchées par le désastre.
Des employés du ministère de de la protection sociale, des secours et de la réinstallation ainsi que du ministère de la santé ont été envoyés
dans la région de l'Irrawaddy (Ayeyarwaddy Division) pour évaluer la situation. Les médias officiels rapportent que le gouvernement a apporté du
secours aux régions touchées mais sans donner de détails.
REPONSE DE L’UNICEF:
L’UNICEF a proposé un soutien humanitaire de base au gouvernement. UNICEF Myanmar (ex-Birmanie) dispose de stocks de médicaments de première
urgence, dans plusieurs municipalités le long des côtes et peut envoyer ces stocks, si nécessaire. Une assistance pour assurer de l’eau
potable (chlorine) peut être également offerte.
L’UNICEF a demandé aux autorités chargée de la Santé à Rangoun, d’assurer l'envoi des médicaments essentiels
pour les régions touchées de la région Irrawaddy (Ayeyarwaddy Division).
Des employés de l’UNICEF ont été envoyés dans les trois régions côtières les plus touchées par les
raz-de-marée en Tanintharyi Division (Tenasserim), Ayeyarwaddy Division (Irrawaddy) et l’Etat Rakhine (Arakan) afin dévaluer plus précisemment
la situation.
L’assistance éventuelle de l’UNICEF dépendra des évaluations et d’une sollicitation officielle.
MEDIA
Les rapports de presse au Myanmar continuent d’être très limités. Les médias officielles ont reconnus que le tremblement de terre
et les raz-de-marée ont eu lieu et ont rapporté quelques dégâts. Il reste toutefois difficile d’obtenir des informations officielles
et officieuses sur la situation.
SUJETS OPERATIONNELS:
Assistance de premier secours: Les informations du moment indique que ceci n’est pas nécessaire. L’UNICEF a déployé du personnel
en Tanintharyi Division et Ayeyarwaddy Division ainsi que dans l’Etat Rakhine. Des contraintes au niveau des logistiques, des communications et des télécommunications
peuvent limiter leurs possibilités de rapporter rapidement la situation sur le terrain.
EQUIPEMENT
L’UNICEF dispose des médicaments essentiels et d’équipement pour assurer de l’eau potable. Toutefois, ces stocks devront être
renouvelés rapidement après livraison. Des systèmes pour l’approvisionnement d’eau pourraient aussi devenir nécessaire.
FONDS
Les informations dont nous disposons indique que les dégâts peuvent être plus importants qu’indiqués dans les premiers rapports.
Les sources d’eau potable des régions touchées pourraient être endommangées. UNICEF Myanmar anticipe que des fond d’urgence
pourraient devenir nécessaire pour assurer des services de santé, de l’eau propre et des seervices sanitaires dans les régions touchées.
Pour plus d’information,veuillez contacter: J.B. Manhes, Field Coordinator, UNICEF Myanmar, tel: (95 1) 212 086, email:
jmanhes@unicef.org ,
Jason Rush, Communication Officer, UNICEF Myanmar, tel: (95 1) 212 086, email:
jrush@unicef.org
Source: UNICEF, 12/28/2004, période du rapport: 26-28 December,
www.reliefweb.int